Les premières femmes au sein du Carrousel
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Créé à la fin des années 1800 dans le but de démontrer les manœuvres équestres que devaient effectuer les policiers dans l'Ouest canadien, le Carrousel est devenu avec le temps un symbole de tradition, d'honneur et de fierté ainsi qu'une icône de la culture canadienne reconnue sur la scène internationale. En 2024, la GRC souligne le 50e anniversaire de l'entrée des policières dans l'organisation. À cette occasion, voici le récit de pionnières du Carrousel.
La première participante et première instructrice

Le Carrousel a été très longtemps réservé aux hommes. Ce n'est qu'en 1980 que deux femmes y ont fait leur entrée comme cavalières. L'une d'elles est la gendarme Christine Windover.
Elle a été une véritable pionnière, puisqu'elle a fait partie de la deuxième troupe de recrues de la GRC formées en 1975. À l'époque, les femmes ne recevaient pas un ceinturon pour ranger menottes, balles et pistolet adapté à la taille de leurs mains, mais un sac pochette noir se portant sur l'épaule.
Après sa formation à la Division Dépôt, la gendarme Windover a été affectée au Détachement de Burnaby (Colombie-Britannique), où elle a passé cinq ans. Elle y a été l'une des premières policières aux services généraux. Le sac pochette à main n'était plus d'usage à ce moment-là, mais la jupe, le tambourin et les escarpins noirs à talon réduit faisaient toujours partie de l'uniforme. La gendarme a fini par se procurer une paire de chaussures Oxford noires à talon plat.
La gendarme Windover ne pouvait pas croire qu'il était interdit aux femmes de faire partie du Carrousel. Dès que la GRC a aboli cette politique, la gendarme Joan Merk et elle ont postulé et se sont qualifiées. En troquant leur tambourin et leur jupe pour le traditionnel Stetson, la tunique rouge, la culotte et les bottes hautes en 1981, les deux femmes ont marqué l'histoire du Canada.
La plupart des membres qui postulaient pour faire partie du Carrousel n'avaient aucune expérience de l'équitation, ce qui n'était pas le cas de la gendarme Windover. Elle adorait les chevaux et avait monté toute sa vie. Pour cette écuyère accomplie, se qualifier fut facile, mais les choses se sont corsées après son arrivée en poste. Elle a dû faire sa place et lutter contre l'opinion largement répandue selon laquelle le Carrousel était trop exigeant pour les femmes. Peu de gens comprennent l'entraînement difficile, épuisant et parfois douloureux qui prépare les cavaliers et leur monture aux manœuvres des chorégraphies. Il est difficile pour les cavaliers de maintenir le niveau de concentration requis et de garder la maîtrise de leurs chevaux pendant toute la durée du spectacle. Ceux-ci pèsent en moyenne 590 kg et bon nombre d'entre eux ont un tempérament fougueux. Le bagage d'expérience et les qualifications de cavalière émérite de la gendarme Windover lui ont donné la confiance nécessaire pour persister et redéfinir les perceptions révolues selon lesquelles les femmes n'y avaient pas leur place.
La gendarme Windover a été membre du Carrousel pendant 12 ans. Elle y a d'abord été cavalière, puis instructrice, sur recommandation de ses pairs, en 1986. Elle a été la première femme à occuper ce poste. Elle a pris sa retraite de la GRC en 2000.
Première femme officière responsable du Carrousel

En mai 2014, la surintendante Leslie Cook a été la première femme à occuper le poste d'officier responsable du Carrousel. Le commissaire de l'époque, Bob Paulson, l'avait choisie pour ce rôle plus tôt cette année-là.
Durant les spectacles, les cavaliers et les chevaux effectuent des manœuvres complexes au pas, au trot et au petit galop. La moindre distraction peut déstabiliser ou désarçonner un cavalier. C'était le rôle de la surintendante Cook de veiller à ce qu'il n'y ait pas d'erreurs. La personne qui remplit cette fonction aide aussi à choisir des candidats parmi les nombreux postulants qui souhaitent intégrer le Carrousel, elle veille à ce que le personnel du Carrousel soit pleinement capable de prendre soin des chevaux et elle s'occupe de questions telles que le budget, le bien-être des cavaliers et des chevaux, et le degré de satisfaction des comités qui accueillent le Carrousel.
La surintendante Cook a été nommée à son poste du Carrousel pour de nombreuses raisons : son expérience diversifiée au sein de la GRC, ses études et son dynamisme. Son bilinguisme lui a également permis de s'entretenir aisément avec des milliers de jeunes Canadiens partout où le Carrousel se produisait. Il ne fait aucun doute qu'elle a influencé de nombreuses personnes au cours de sa carrière. Elle a été un excellent modèle à titre d'officière responsable, un rôle de leadership de premier plan, ainsi qu'une source d'inspiration pour d'innombrables jeunes femmes désireuses de travailler à la GRC.
La surintendante Cook est entrée à la GRC après ses études postsecondaires, en 1987. Elle a d'abord été affectée aux services généraux en Nouvelle-Écosse, puis à l'ancienne Division A à Ottawa. En 2007, elle est devenue inspectrice et a été affectée à la dotation des postes d'officier, où elle a acquis une vision d'ensemble de la GRC et de son mandat. Elle a été officière responsable du Carrousel pendant trois ans et a pris sa retraite de la GRC en 2017.
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