Communiqué de presse
Quand chaque mot compte : Coup d’œil sur la formation de l’Équipe de négociation en situation de crise de la GRC en C.-B.
12 décembre 2025
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Nanaimo (Colombie-Britannique)
De : GRC en Colombie-Britannique
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Tout commence par une mise en situation fictive conçue pour sembler réelle : on signale que des coups de feu sont tirés en direction d’un établissement d’enseignement postsecondaire et qu’un suspect armé s’est barricadé à l’intérieur du bâtiment avec un otage.
Au fur et à mesure que l’exercice de formation se déroule, les membres du Groupe tactique d’intervention et de l’Équipe de négociation en situation de crise du district de l’île de Vancouver travaillent ensemble pour assurer la planification et la communication ainsi que pour gérer la pression opérationnelle qui va de pair avec un appel à risque élevé, dans le but de résoudre la situation de la manière la plus sûre possible pour toutes les personnes concernées.
Les groupes, qui font partie du Programme des incidents critiques de la GRC en Colombie-Britannique, se sont réunis sur un campus de Nanaimo en novembre 2025. Ils y ont suivi, pendant deux jours, une formation intense axée sur des mises en situation censées donner l’impression d’être réelles, grâce à la participation d’étudiants de l’Université Vancouver Island qui se sont portés volontaires pour jouer des acteurs. Les équipes se sont rassemblées afin de suivre une formation principalement axée sur les compétences essentielles en désescalade pour les 20 négociateurs en situation de crise de la GRC en poste sur l’île.
Le gendarme Brent Shemilt est entré dans le centre de commandement improvisé en tant que négociateur principal pour l’un des scénarios de formation.
« Chaque situation dans laquelle nous intervenons est dynamique et, lors d’une négociation en cas de crise, chaque mot compte, explique-t-il. Il y a un va-et-vient incessant d’informations. La communication et l’écoute sont primordiales. Nous n’avons pas affaire à un négociateur solitaire au téléphone qui décide comme par magie de sortir. En tant que nouveau membre de l'équipe, je réfléchis à chaque mot prononcé. Ce sont des interventions exigeantes. C’est pourquoi ce type de formation pratique et la capacité de s’entraîner avec les membres de différentes équipes sont si importants. »
Maintenir le calme en situation de crise
Le travail d’équipe est un aspect majeur de la négociation en situation de crise : un appel d’intervention complète nécessite généralement la présence de quatre négociateurs, chacun ayant son propre rôle, ainsi qu’un soutien spécialisé d’autres experts tels que des psychologues. Les membres des équipes en Colombie-Britannique concilient leurs fonctions de négociation avec leur rôle habituel au sein de la GRC.
Les négociateurs sont fréquemment appelés à intervenir dans les cas suivants : personnes en situation de crise, exécutions de mandats à risque élevé, enlèvements, suspects armés et dangereux qui se sont barricadés ou qui refusent de coopérer avec les policiers.
La sergente Jill Swann dirige l’Équipe de négociation en situation de crise du district de l’île de Vancouver.
« Pour une personne qui se trouve dans une situation à risque élevé, il peut être accablant de voir les gros camions blindés, les lumières et les sirènes, et ce qui peut ressembler au chaos. Nous essayons donc de rassurer la personne en lui disant que nous agissons pour la protection de tout le monde et que nous nous soucions d’elle. Lorsque nous nous entraînons à l’aide de mises en situation comme celle-ci, nous avons l’occasion de rassembler tout le monde, de nous exercer et de démontrer ce qui se passe dans le monde réel. »
L’un des scénarios sur lesquels les équipes ont travaillé portait sur la libération d’un otage.
« Beaucoup de choses peuvent rapidement mal tourner. Ce sont des moments très tendus où tout risque d’être mal interprété. Lorsque nous avons la confirmation que quelqu’un va sortir, il peut être tentant de précipiter les choses, explique la sergente Swann. Pour nous, un point d’enseignement important est de créer un plan sûr, solide et bien organisé pour la libération. Un tel plan profite à l’otage, au sujet, au public et aux policiers. »
Les négociateurs se sont également exercés dans la livraison d’articles, comme de la nourriture et de l’eau, ce qui peut être compliqué à coordonner, mais peut constituer une étape importante pour établir la confiance et créer un lien entre le négociateur et le suspect.
« Lorsque nous assurons la livraison de nourriture, par exemple, nous manifestons notre volonté à tenir parole et à répondre aux besoins fondamentaux de quelqu’un, en particulier dans une situation qui peut se prolonger. Ainsi, nous montrons que nous respecterons notre engagement sans exception, ce qui aide en fin de compte à créer un rapport avec l’autre, à mesure que nous travaillons à résoudre la situation en toute sécurité », dit la sergente Swann.
L’écoute, une compétence tactique
Malgré les idées reçues, la sergente Swann et le gendarme Shemilt s’accordent à dire que c’est l'écoute, et non la parole, qui compte le plus lors de négociations en situation de crise.
« En général, les gens pensent qu’il faut être capable de faire changer d’idée quelqu’un, mais ce sont plutôt les qualités d’écoute exceptionnelles et l’aptitude à être sincère qui priment. Les personnes en situation de crise ont besoin que quelqu’un les écoute et les comprenne, dit la sergente Swann.
C’est une faculté essentielle pour la désescalade et je pense qu’il est fantastique de constater que de nombreux membres sont déjà très bons à ce chapitre. L’écoute fait partie des fondements de notre travail quotidien en tant que policiers », ajoute le gendarme Shemilt.
Se tenir prêt pour le prochain appel
L’Équipe de négociation en situation de crise de la GRC compte près de 100 membres en Colombie-Britannique. Ces agents spécialisés sont toujours prêts à répondre à un appel à l’aide, quel que soit le lieu ou le moment où une crise survient.
« Nous avons toujours comme but d’en arriver à l’issue la plus sûre, et ce type de formation prépare nos équipes à atteindre cet objectif, quelle que soit la situation », dit le sergent Dave Fouche, coordonnateur de l’Équipe de négociation en situation de crise de la Division E, qui est lui-même négociateur.
Pour la sergente Swann, qui a été négociatrice en situation de crise pendant plus de 20 ans au cours de ses 29 années de service à la GRC, son travail au sein de l’équipe a été l’un des aspects les plus gratifiants de sa carrière.
« Je sais que, pour beaucoup d’entre nous, c’est une vocation naturelle. Nous avons un désir d'aider et de servir les gens et d’entretenir un lien avec eux. Au fil des ans, des changements ont été apportés à l’équipement, à la technologie et à la façon dont nous recueillons des renseignements. Toutefois, ce qui n’a pas changé, c’est le travail d’équipe, la faculté de s’adapter et le sentiment éprouvé après avoir aidé à résoudre une situation à risque élevé en toute sécurité. »
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« En général, les gens pensent qu’il faut être capable de faire changer d’idée quelqu’un, mais ce sont plutôt les qualités d’écoute exceptionnelles et l’aptitude à être sincère qui priment. Les personnes en situation de crise ont besoin que quelqu’un les écoute et les comprenne. »
La sergente Jill Swann, Groupe tactique d’intervention et de l’Équipe de négociation en situation de crise du district de l’île de Vancouver