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Gendarmerie royale du Canada

La Nation crie de James Smith organise un pow-wow pour rendre hommage à la GRC, favoriser un sentiment d’apaisement et ouvrir la voie à la guérison

Par Mara Shaw

Réconciliation

Eddie Head, directeur de la justice de la Nation crie de James Smith, exprime sa gratitude à la gendarme Heidi Marshall pour le rôle qu'elle a joué lors de la tuerie de 2022.


Image par Cam Lee/Pattison Media

12 décembre 2024

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L'atmosphère était à la fête sur le terrain du pow-wow en Saskatchewan. Un fort sentiment d'unité régnait alors que la Nation crie de James Smith se réunissait pour une célébration traditionnelle de la culture et de la résilience haute en couleur, au son de tambours battants. L'événement annuel a également été l'occasion de rendre hommage à la GRC pour le rôle essentiel qu'elle a joué lors de la tuerie survenue en 2022.

Le pow-wow de cette année a commencé le 6 septembre, à peine quelques jours après le deuxième anniversaire de l'incident tragique qui a marqué la collectivité. En 2023, la GRC a souligné le premier anniversaire de l'incident en organisant un arrêt du Carrousel, ce qui a permis de réunir des membres de la collectivité et le service de police locale d'une façon toute spéciale.

Cette année, c'est la Nation crie de James Smith qui a voulu rendre hommage à la GRC, marquant ainsi l'évolution significative des relations entre les deux parties. « Les membres de notre collectivité ont été très heureux de voir les membres de la GRC », déclare Eddie Head, directeur de la justice de la Nation crie de James Smith. « Ils ont été le clou de la soirée de vendredi. »

Selon le sergent d'état-major Ryan Case, qui est l'officier responsable du détachement local, la communication avec la collectivité est plus ouverte depuis l'incident, et l'invitation au pow-wow en témoigne. « C'était inattendu, mais aussi très apprécié. C'est une grande leçon d'humilité », affirme-t-il. La reconnaissance s'est étendue au-delà de l'incident lui-même, selon lui. L'événement symbolise un nouveau départ et un respect mutuel dans l'avenir.

Un agent et une agente en tunique rouge posant sur un chemin de terre avec un champ en arrière-plan.
La gendarme Heidi Marshall et le sergent Ryan Case se joignent à la collectivité de la nation crie de James Smith pour participer à la célébration du pow-wow annuel.

Le don de la gratitude

Le pow-wow d'une durée d'une fin de semaine a commencé par une marche d'entrée, un défilé traditionnel qui visait à souhaiter la bienvenue aux dirigeants communautaires, aux Aînés et aux invités d'honneur, y compris la GRC. Le son des tambours et les chants résonnaient de part et d'autre du terrain alors que des danseurs en costume traditionnel défilaient dans l'aire de danse. Des officiers en tunique rouge ont été accueillis et invités à prendre part à la marche cérémonielle, marquant ainsi le début de la célébration.

Lors d'une cérémonie, des agents de la GRC et des employés civils de la Direction des communications de la Saskatchewan ont reçu des couvertures étoilées. Bon nombre de ces couvertures ont été fabriquées par des membres de la collectivité. Eddie Head a parlé du poids culturel de ces couvertures, qui représentent à la fois le cercle de la vie et de la guérison. La gendarme de la GRC Heidi Marshall décrit la vague d'émotions qu'elle a ressentie lorsque la couverture à motifs bleus et beiges a été placée sur ses épaules. « Ce fut un moment de réconciliation très profond », mentionne-t-elle.

La gendarme Marshall, qui a joué un rôle essentiel dans la poursuite policière de 2022, et dont la formation opérationnelle et la rapidité d'esprit ont finalement permis de capturer l'auteur de l'infraction, affirme qu'elle ne s'attendait pas à recevoir un cadeau aussi magnifique. « La cérémonie des couvertures a été très spéciale. C'est un immense honneur d'avoir reçu une couverture étoilée, et celle-ci est tout simplement magnifique », affirme-t-elle.

La culture au service de la guérison

Avant le pow-wow, la collectivité a invité la GRC à participer à une cérémonie sacrée de la suerie. Pour les collectivités des Premières Nations, cette expérience puissante permet aux participants de se libérer d'un poids par un nettoyage physique et spirituel. « C'est une expérience extraordinaire pour une personne qui n'a jamais participé à une cérémonie de suerie, et la gratitude que cette personne éprouve est remarquable, déclare Eddie Head. « Comme un Aîné m'a déjà dit, participer à une suerie, c'est comme être dans le ventre de sa mère. C'est la nature même de la chose. Ça vous nettoie. »

« Avant d'aller au pow-wow et à la cérémonie de suerie, mes émotions allaient dans tous les sens », explique la gendarme Marshall, qui a été accaparée par la tragédie au cours de deux dernières années. Elle dit que ce n'est que quelques jours après l'événement qu'elle a commencé à ressentir son impact transformateur. « Je pense que j'espérais juste un peu de liberté d'esprit. Et finalement, dimanche, je me suis réveillé et j'ai dit à mon mari : Oh mon Dieu, je me sens plus légère. J'avais l'impression que ce poids a été enlevé de mes épaules. »

Pour la gendarme Marshall, cette expérience déterminante symbolisait une ouverture d'esprit et un engagement à mieux comprendre la culture des Premières Nations.

Au trot

En repensant à la visite du Carrousel de 2023, Eddie Head affirme que les efforts de la GRC pour faire partie de la collectivité sont significatifs. « Cela fait partie de notre guérison, dit-il. « Les événements de ce genre pour notre collectivité favoriseront la voie de la guérison. »

« Chaque fois qu'il y a un événement dans la collectivité, [Ryan Case] me dit qu'il y sera. » Il fait partie de la collectivité. »

Eddie Head affirme que la collectivité a invité le Carrousel à revenir à la Nation crie de James Smith en 2027 pour le cinquième anniversaire, en espérant un spectacle ensoleillé pour renforcer davantage les liens.

Jeter des bases solides

Bien que le pow-wow ait duré une fin de semaine, l'impact de cet événement a laissé une impression durable sur les agents de la GRC qui y ont participé. Pour Ryan Case, le fait de voir un membre de la collectivité porter une jupe en rubans traditionnelle et un chandail à capuchon de la GRC l'a touché. Il dit qu'il s'agissait d'une représentation visuelle d'un partenariat continu.

Grâce à des événements comme ce pow-wow, la Nation crie de James Smith et la GRC ouvrent la voie à une relation fondée sur le respect, l'appréciation culturelle et des objectifs communs. « Nous devons maintenir ces lignes de communication ouvertes », déclare le sergent Cliff Joanis, chargé de la liaison avec les services de police autochtones. « On ne peut pas construire des fondations quand la maison est en feu. Il faut d'abord établir des liens solides. »

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