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Gendarmerie royale du Canada

Nouveau mode d'affectation lancé à South Indian Lake (Manitoba)

Par Travis Poland

Sécurité publique

Mike Dumas, directeur exécutif de la nation crie O-Pipon-Na-Piwin, s'entretient avec des membres affectés au nouveau détachement de la GRC à South Indian Lake (Manitoba).
Image par Serge Gouin, GRC

6 février 2020

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Un nouveau modèle de détachement inauguré à South Indian Lake (Manitoba) - quelque 300 kilomètres au nord-ouest de Thompson - permet de résoudre certains inconvénients des services de police en zone éloignée.

La localité est reliée par un chemin de terre et un traversier à Leaf Rapids, qui, jusqu'en octobre dernier, constituait le détachement le plus près. La navette exigeait au moins une heure et demie aux agents chargés des patrouilles et des interventions.

Désormais, la GRC compte une présence à plein temps dans la petite localité du nord du Manitoba au sein de la nation crie O-Pipon-Na-Piwin.

« Les membres n'auront plus à parcourir cette distance deux, trois, quatre fois par jour, explique la sergente d'état-major Beryl Lewis, de la GRC du district nord du Manitoba Au lieu, ils pourront faire leur travail sur place, notamment recueillir des dépositions et d'effectuer leurs enquêtes. »

Le sergent Éric Descoteaux, chef du nouveau détachement, souligne que le temps épargné sur la route facilitera la vie des membres.

« Le temps de déplacement est taxant », explique-t-il.

Nouveaux contacts

La présence permanente des policiers à South Indian Lake permet de tisser et de maintenir des liens avec la collectivité de près de 1000 habitants.

« Nous pouvons donner suite à un appel en quelques minutes, précise le sergent Descoteaux. Les gens sont plus enclins à demander de l'aide, sachant que nous sommes sur place. »

Plutôt que de faire la longue route de Leaf Rapids, les membres peuvent traverser la localité en 10 minutes.

Si le détachement est nouveau, des changements apparaissent déjà dans la collectivité.

« Les appels se décuplent, » souligne le gendarme Gerald McRae, qui a amorcé son affectation à la fin de l'été.

« Les gens sont conscients de notre présence, ce qui fait la différence, ajoute Shirley Ducharme, chef de la nation crie O-Pipon-Na-Piwin. Nous abordons de front des grands problèmes comme les voies de fait, la violence et la conduite avec facultés affaiblies. »

Notre présence permanente ouvre la porte à des programmes de police constructifs.

« Une fois établis, nous espérons élargir l'approche communautaire, notamment auprès des jeunes, souligne le gendarme McRae. Jusqu'ici, ceux-ci raffolent des tatouages temporaires que nous leur offrons. »

Le nouveau bureau de police reçoit un accueil favorable des habitants de la localité.

« Ils souhaitent notre présence et nous aident à établir le détachement, précise la sergente d'état-major Lewis. Lorsque nous en avons fait la proposition au conseil, tous les membres ont applaudi. »

Pour justifier l'établissement d'un nouveau détachement, le conseil de bande a recensé le nombre d'appels et le délai de réponse, entre autres.

« Nous attendions ce projet depuis longtemps. Il a fallu travailler d'arrache-pied pour y parvenir, explique Mme Ducharme. Nous avons mis en commun nos idées et nos ressources. »

Lorsque la question de l'hébergement a été soulevée, les membres de la collectivité ont offert de loger les membres d'ici à ce qu'on trouve une solution permanente.

Rotation du personnel, gage de résilience

Selon cette nouvelle formule de détachement doté par rotation, les membres travaillent huit jours, suivis de six jours de relâche; ils peuvent rentrer chez eux dans leur localité d'attache, comme Thompson. Cette rotation permet de toujours avoir des policiers sur place; un chevauchement des horaires assure la continuité des opérations et des services.

« Nous pouvons ainsi refaire le plein, passer du temps en famille et même prendre de courtes vacances », explique le sergent Descoteaux.

« Après avoir fait relâche, les policiers reviennent frais et dispos, gage d'efficacité au travail », ajoute la sergente d'état-major Lewis.

Le Détachement de la GRC à Leaf Rapids entreprend lui aussi de passer à ce nouveau mode. Auparavant, les membres demeuraient dans le village de 550 personnes lorsqu'ils y étaient affectés.

L'affectation par rotation est avantageuse pour tous les détachements de la GRC dans le district nord. En cas d'incident critique dans la région, les membres résidant à Thompson peuvent prêter main forte en temps supplémentaire durant leurs jours de congé.

Le nouveau modèle vise également à rendre le travail en région éloignée plus attrayant pour les membres.

« L'affectation dans une collectivité éloignée est source d'isolement, et peut influer sur votre santé mentale, ajoute le sergent Descoteaux. Le modèle de détachement doté par rotation favorise un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. »

Sécurité publique

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