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Gendarmerie royale du Canada

De nouveaux pâturages pour les chevaux du Carrousel

Par Rheanna Philipp

Sujets d'intérêt humain

Viper, un cheval retraité du Carrousel, a trouvé une nouvelle vocation dans un programme d’équitation thérapeutique.


Image par Therapeutic Riding Foundation

1 mai 2025

Contenu

Un an après le lancement du Programme de dessaisissement de chevaux, des dizaines de montures du Carrousel ont trouvé une nouvelle demeure. Rheanna Philipp s'est entretenue avec le sergent-major Scott Williamson, maître écuyer, pour discuter de deux réussites du Programme. Écoutez le récit audio accessible ci-dessous pour découvrir comment la jeune Olela et le vieux routier Viper s'habituent à leur nouveau milieu de vie.

Transcription – Version audio: De nouveaux pâturages pour les chevaux du Carrousel

Narrateur : Bienvenue à la Gazette De la GRC. Nous traitons des plus récents sujets touchant aux services de police, nous offrons des conseils en matière de prévention du crime et de sécurité, et nous soulignons le travail exceptionnel des employés de la GRC tant au pays qu'à l'étranger. Demeurez à l'écoute pour notre dernier reportage audio. Veuillez noter que certaines des voix que vous êtes sur le point d'entendre sont celles d'acteurs.

Viper hennit avec bonheur dans son pâturage au centre d'équitation thérapeutique Tuff. Un son familier l'invite à venir chercher sa gâterie préférée : des menthes Tic Tac. Ce doux géant d'environ 17 mains, c'est-à-dire d'une hauteur de près de cinq pieds et demi au garrot, est prêt à servir de nouveau les Canadiens et les Canadiennes. Viper est une ancienne monture du Carrousel de la GRC qui a connu toute une carrière. En 2016, il a été transporté jusqu'à Windsor, en Angleterre, pour un spectacle à l'intention de la reine Elizabeth II. À 23 ans, l'heure de la retraite a sonné pour lui.

Ellen Downey a créé la fondation d'équitation thérapeutique Tuff et collabore avec la GRC depuis 11 ans. Avant l'établissement du Programme de dessaisissement, les chevaux du Carrousel étaient donnés à des organisations d'équitation thérapeutique enregistrées, transférés dans le cadre de programmes intergouvernementaux ou vendus aux enchères.

Ellen Downey : Mon partenariat avec la GRC remonte à longtemps. Nous acceptons et utilisons des chevaux dans le cadre de notre programme d'équitation thérapeutique pour aider des jeunes à risque qui éprouvent des problèmes de santé mentale. En raison de leur grande taille, vos chevaux sont parfaits pour ce travail. Ils s'adaptent à leur nouvelle vie chez nous et ils sont merveilleux.

Narrateur : La GRC a lancé son Programme de dessaisissement des chevaux en février 2023, permettant ainsi pour la première fois aux membres du public de faire une demande pour devenir propriétaires d'un cheval du Carrousel. Le sergent-major Scott Williamson souligne que le Programme de dessaisissement permet aux chevaux du Carrousel de continuer à servir les Canadiens et les Canadiennes une fois leur carrière à la GRC terminée. Il ajoute que les demandes ont déferlé par centaines après le lancement du Programme, mais que la nécessité de trouver rapidement un foyer à quelques chevaux l'a incité à se tourner vers Ellen au centre Tuff. Viper est l'un des chevaux qu'Ellen a pris en charge.

Ellen Downey : C'est un doux géant avec une très belle personnalité. Il prend les choses avec beaucoup de calme, ce qui est très utile pour nous. On n'aime pas le dire tout haut, mais il est un brin p-a-r-e-s-s-e-u-x. C'est quand même une qualité, car ce genre de tempérament permet vraiment aux chevaux d'aider les jeunes à prendre de l'assurance et à surmonter leurs problèmes émotionnels.

Narrateur : Certains des enfants auxquels le centre Tuff vient en aide ont de la difficulté à gérer leurs émotions. Il peut être très intimidant de monter un cheval de la taille de Viper.

Ellen Downey : Quand un jeune qui peine à réguler ses émotions monte un énorme cheval comme Viper, il doit penser à la manière de se maîtriser sans s'énerver ni se fâcher pour arriver à faire un plan avec la bête. Viper est le cheval idéal pour ce genre d'exercice, parce qu'il veut collaborer avec son cavalier. Il attend que le jeune lui indique ce qui doit se passer, et il est parfaitement heureux de se tenir tranquille dans l'intervalle. Il n'est pas anxieux, mais d'un tempérament très stable. C'est fantastique de pouvoir mettre un cheval comme lui au service de nos jeunes.

Narrateur : Les chevaux de la GRC sont élevés pour être fiables et vaillants. Ils commencent leur entraînement dès l'âge de trois ans et travaillent tous les jours jusqu'à la fin de leur carrière.

Ellen Downey : Ce que j'ai appris au fil des ans sur les chevaux de la GRC qui sont accueillis au centre Tuff, c'est qu'ils aiment avoir un travail. Au cours de leur carrière à la GRC, ces chevaux ont travaillé tous les jours, et ils veulent continuer à le faire, même s'ils ont besoin de ralentir. Mon programme leur offre la possibilité de continuer à travailler et de participer à beaucoup de belles guérisons.

Narrateur : Le centre Tuff, en Ontario, offre ses services à des jeunes à risque d'horizons divers. Certains des enfants avec lesquels Viper travaille ont été victimes du trafic humain.

Ellen Downey : C'est un peu comme si on bouclait la boucle. La GRC met la main au collet des exploiteurs et porte secours aux jeunes victimes, puis ses chevaux guérissent leurs blessures. C'est pas mal extraordinaire.

Narrateur : Le sergent-major Williamson note que plusieurs des chevaux qui passent par le Programme de dessaisissement sont accueillis par des programmes d'équitation thérapeutique un peu partout au pays. Il trouve beau de voir que ces animaux peuvent continuer de se rendre utiles aux Canadiens et aux Canadiennes après une si longue carrière à leur service. Environ soixante-quinze pour cent des chevaux qui passent par le Programme de dessaisissement ont terminé leur carrière et sont maintenant à la retraite. On peut encore les monter, mais comme ils sont âgés, ils ont besoin d'un environnement moins exigeant que celui du Carrousel. Les vingt-cinq pour cent qui restent sont des chevaux plus jeunes, qui ne peuvent pas terminer leur entraînement à cause de problèmes médicaux. C'est le cas d'Olela. Elle est la nouvelle venue au sein du programme de médecine vétérinaire de l'école polytechnique Seneca. Kate Shore est technicienne en santé animale à l'école polytechnique Seneca. C'est elle qui a présenté la demande au Programme de dessaisissement pour faire l'acquisition d'Olela.

Kate Shore : Nous avons des besoins assez particuliers comparativement aux autres personnes qui font une demande pour obtenir un cheval. Il n'est pas nécessaire que nos chevaux puissent être montés, d'où l'idée qu'elle serait parfaite pour nous, car son état ne le permet plus vraiment.

Narrateur : Âgée de près de sept ans, Olela est une jeune jument. Pendant l'entraînement en vue de son intégration au Carrousel, les vétérinaires ont découvert qu'elle souffrait d'arthrose interépineuse.

Kate Shore : C'est un problème congénital qui peut se manifester à différents stades de la carrière du cheval, selon sa gravité. Essentiellement, au moins deux des vertèbres thoraciques de l'animal ou des apophyses épineuses de ces vertèbres se touchent, ce qui cause comme principal symptôme un inconfort au dos.

Narrateur : Cette affection fait que le cheval souffre d'un inconfort chronique au dos et ressent une douleur aiguë lorsqu'on le monte. Dans le cas d'Olela, la partie de son dos qui est sensible se situe exactement là où se trouverait un cavalier en selle.

Kate Shore : Je pense que pour elle, faire partie du carrousel de la GRC aurait été plutôt difficile, compte tenu de ce problème. Les responsables du carrousel ont pensé que ce ne serait pas une fonction viable pour elle à long terme, et ils ne voulaient pas aggraver sa douleur en poursuivant son entraînement. Ils ont donc décidé de s'en départir même si elle n'avait pas encore tout à fait sept ans, ce qui est pas mal jeune. Depuis qu'elle est chez nous et qu'elle n'a plus à supporter le poids d'un cavalier, elle va très bien et mène une belle vie.

Narrateur : À son arrivée à la clinique vétérinaire de l'école polytechnique Seneca, Olela s'est vu prescrire un anti-inflammatoire pour soulager sa douleur. Elle en a par la suite été sevrée progressivement.

Kate Shore : Elle ne prend plus de médicaments, elle passe du bon temps dehors, à se couvrir de boue en s'amusant sous la pluie. Bref, elle se porte vraiment bien et vit sa vie de cheval. C'est génial.

Narrateur : Olela est maintenant utilisée à des fins d'enseignement. Elle travaille dans des laboratoires médicaux où les étudiants peuvent s'exercer à lui prélever du sang et à lui faire des pansements. Ils apprennent aussi à la manipuler et à s'occuper d'elle au quotidien.

Kate Shore : Ils lui mettent son licou, certains plus habilement que d'autres, vu leur expérience limitée des chevaux, mais elle est très patiente. Ils la font aussi rentrer pour la nourrir, puis elle retourne dehors pour le reste de la journée avec ses copains. Sa vie est plutôt tranquille.

Narrateur : Viper et Olela peuvent maintenant servir les Canadiens et les Canadiennes d'une nouvelle façon, même s'ils ne pouvaient plus faire partie du Carrousel. Les chevaux visés par le Programme de dessaisissement ne sont pas tous dirigés vers des programmes éducatifs ou thérapeutiques; plusieurs sont remis à des particuliers domiciliés d'un bout à l'autre du pays. Comme le souligne le sergent-major Williamson, le Carrousel existe pour les Canadiens et les Canadiennes, qui y sont profondément attachés, et ce nouveau programme leur permet désormais de posséder une partie du patrimoine national en faisant l'acquisition d'une de ses montures. Merci d'avoir écouté le dernier reportage audio de la Gazette de la GRC. Le présent reportage audio a été écrit par Rheanna Philipp, et narré par Camille Vinet. Un remerciement particulier à Rheanna Philipp et à l'équipe des produits numériques de la GRC pour la création du reportage.

En février 2023, la GRC a lancé son Programme de dessaisissement de chevaux, le premier en son genre, qui permet aux membres du public de faire une demande pour devenir propriétaires d'une monture du Carrousel. Les chevaux excédentaires qui ne répondent pas aux critères du Carrousel en raison de leur âge ou de leur état de santé, notamment, peuvent faire l'objet d'un don.

« Le Programme de dessaisissement permet aux chevaux qui arrivent à la fin de leur cycle de vie naturel au sein du Carrousel d'avoir une nouvelle vocation dans un contexte différent », affirme le sergent-major Scott Williamson.

Depuis son lancement, le Programme a permis de trouver un nouveau foyer à des dizaines de chevaux. Selon le sergent-major Williamson, « le plus bel aspect » du Programme tient au fait que de nombreux chevaux sont accueillis par des programmes d'équitation thérapeutique.

Un jeune cavalier en selle serre le cou d'un cheval noir âgé.
Viper, un cheval retraité du Carrousel, a trouvé une nouvelle vocation dans un programme d'équitation thérapeutique. Image fournie par Therapeutic Riding Foundation.

« Cela leur permet de continuer de se rendre utiles aux Canadiens et aux Canadiennes même après une longue carrière à leur service », souligne-t-il. « Ils peuvent maintenant aider des personnes qui vivent des périodes difficiles. »

Avant l'établissement du Programme, le Carrousel faisait don de ses montures à des organisations d'équitation thérapeutique enregistrées ou vendait les chevaux excédentaires aux enchères. La GRC réinvestit la totalité des recettes des ventes aux enchères dans le programme d'élevage du Carrousel. Bien que des chevaux soient encore vendus à l'encan du Carrousel de la GRC, ce ne sont pas ceux-là qui sont admissibles au Programme de dessaisissement.

Les chevaux du Carrousel doivent satisfaire à des critères stricts. Ils doivent mesurer de 16 à 17,3 mains, être de couleur noire et avoir un tempérament docile qui se prête à l'équitation. Les chevaux issus du programme d'élevage qui ne présentent pas ces caractéristiques sont vendus aux enchères.

Ils sont encore capables de travailler dans l'industrie du cheval de sport, contrairement à ceux qui passent par le Programme de dessaisissement.

La vie après le Carrousel

Les chevaux choisis pour le Programme de dessaisissement sont jugés inaptes à faire partie du Carrousel et à être dressés pour l'équitation, pour toutes sortes de raisons. Selon le sergent-major Williamson, environ 75 p. 100 d'entre eux sont des montures retraitées du Carrousel qui ont besoin d'un environnement de travail moins intense.

« Les 25 p. 100 qui restent sont des chevaux plus jeunes, qui ne peuvent plus supporter les exigences d'entraînement et d'équitation du Carrousel à cause d'un problème médical », précise-t-il.

Le bien-être des chevaux étant la plus grande priorité du Carrousel, seuls les aspirants propriétaires les plus qualifiés sont retenus dans le cadre du processus de demande. Le Programme de dessaisissement de chevaux vise avant tout à procurer le meilleur foyer à chaque animal, eu égard à ses besoins particuliers.

Sujets d'intérêt humain

  1. De nouveaux pâturages pour les chevaux du Carrousel

    Depuis son lancement il y a un an, le Programme de dessaisissement de chevaux de la GRC a permis de trouver une nouvelle demeure à des dizaines de montures du Carrousel. Écoutez le récit audio qui raconte les histoires d’Olela et de Viper.

  2. La GRC élucide l’affaire du tonneau

    Des enquêteurs de la GRC ont découvert et préservé des preuves cruciales qui ont mené à deux condamnations pour meurtre au premier degré dans le dossier du narcotrafiquant winnipégois Chad Davis.

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