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Gendarmerie royale du Canada

Une équipe spécialisée de la GRC cible la cybercriminalité

Par Emily Udle

Opérations

Le Centre national de coordination contre la cybercriminalité du Canada, en partenariat avec d’autres organismes, dont le FBI, mène enquête sur les attaques par rançongiciel, entre autres cybercrimes.
Image par Serge Gouin, GRC

29 février 2024

Contenu

Grâce au travail assidu du Centre national de coordination contre la cybercriminalité (CNCC) de la GRC et de ses partenaires, la répression des cybercriminels va bon train.

À l'issue d'une initiative concertée du FBI et de 18 pays, le CNCC a coordonné la participation du Canada à des opérations de répression contre les administrateurs et les utilisateurs de Genesis Marketplace.

Genesis était un cybermarché criminel où l'on faisait le commerce d'authentifiants volés et où les cybercriminels pouvaient accéder à des comptes en ligne et à d'autres services pour se livrer à la fraude et à des attaques par rançongiciels. Au moment de sa fermeture, Genesis comptait plus de 1,5 million de robots et un registre plus de 2 millions d'identités, ce qui en faisait le plus grand facilitateur de cybercriminalité au monde.

L'opération s'est soldée par un démantèlement général le 4 avril 2023, avec la saisie de l'infrastructure et des domaines de sites Web de Genesis Market. Le CNCC a collaboré avec 28 organismes d'application de la loi canadiens afin d'identifier les utilisateurs du marché dans différents territoires de compétence du pays, de délivrer des ordonnances d'interdiction de communication, des mandats de perquisition et de procéder à des arrestations. Au total, il y a eu 79 interventions policières distinctes au Canada.

« Les cybercriminels opèrent souvent en présumant l'anonymat dans le Web, estimant qu'ils n'auront pas à répondre de crimes commis dans d'autres pays », explique le sous-commissaire Bryan Larkin, responsable des Services de police spécialisés à la GRC. « Comme le montre cette intervention policière, ces présomptions sont fausses. Le démantèlement de Genesis Market démontre l'efficacité des autorités policières lorsqu'elles unissent leurs efforts à ceux de leurs partenaires. »

Le CNCC en bref

Avant la création du CNCC à Ottawa en avril 2020, il n'y avait pas de coordination centrale en matière de répression de la cybercriminalité. Désormais, le programme du CNCC assure cette coordination et facilite les enquêtes et autres interventions policières en la matière au pays.

Un des principaux atouts du CNCC est sa capacité de collaborer avec les partenaires, notamment des experts des secteurs privé et public.

En outre, le CNCC fournit aux services de police canadiens des conseils et l'accès à des services techniques et d'analyse de renseignement; il permet aussi d'établir des recoupements entre divers incidents de cybercriminalité, dont les attaques par rançongiciels et les atteintes à la sécurité des données.

La nécessité de signaler les incidents

La répression de la cybercriminalité, en évolution constante, pose plusieurs défis, souligne Chris Lynam, directeur général du CNCC et du Centre antifraude du Canada (CAFC).

« Le Web caché, les plateformes de communication chiffrées et les plateformes de cryptomonnaies décentralisées permettent aux criminels d'occulter leurs activités dans Internet, explique M. Lynam. Mais l'écueil le plus important est le peu de signalements de la part du public. »

Selon le sergent Guy Paul Larocque, off. resp. du CAFC, de nombreuses personnes ne signalent pas les incidents à la police par honte d'avoir été victimes ou parce qu'elles estiment que leur cas ne donnera pas lieu à une enquête. De plus, certains propriétaires d'entreprises craignent de voir leur réputation entachée s'ils déclarent un vol de données ou une cyberattaque.

« Rester passif ne fait qu'encourager les cybercriminels à passer à l'action et à exploiter au maximum ce créneau », explique le sergent Larocque.

Pour favoriser le signalement, les employés du CNCC et du CAFC collaborent à la création d'un système de déclaration qui devrait être en service d'ici l'hiver 2023 2024. Ce système sera plus convivial, permettra les déclarations anonymes et favorisera la saisie de données exhaustives par la police et ses partenaires.

« Il est essentiel de signaler ces crimes afin de permettre aux enquêteurs de mieux comprendre le contexte en évolution des cybermenaces, de mettre le grappin sur les criminels et de réduire la victimisation à l'avenir », ajoute le sergent Larocque.

Prochaine étape

La coordination efficace des opérations et l'élaboration d'un nouveau système de signalement ne sont que quelques exemples des initiatives réussies du CNCC depuis sa création en 2020.

Le CNCC entend également amorcer la mise en œuvre de la Solution nationale en matière de cybercriminalité, qui constituera une plateforme sûre d'échange de renseignements sur la cybercriminalité et la fraude entre les organismes d'application de la loi canadiens et étrangers, et leurs partenaires. C'est un autre maillon essentiel de la collaboration en vue de réprimer la cybercriminalité. Cette solution devrait être parachevée en 2024.

« Nulle organisation ne peut lutter seule contre la cybercriminalité, une activité en évolution constante et qui transcende les frontières, souligne M. Lynam. Nous osons espérer que notre travail de collaboration contribuera à protéger la communauté des internautes. »

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