La GRC fait équipe avec des proches d’une adolescente
Par Patricia Vasylchuk

Opérations
D’après la caporale Samara Bilmer, de la GRC, les relations intimes marquées par la violence débutent habituellement par une période heureuse suivie d’une plus ou moins rapide escalade de comportements violents.
Image par Jenna Hauck, avec l’aimable autorisation du Chilliwack Progress
1 juillet 2019
Contenu
Songeant aux deux années qui ont précédé le meurtre de son amie par un ex-copain jaloux, Benisha Aujla peut relever tous les signes indiquant que Maple Batalia était engagée dans une liaison empreinte de violence et qu'elle avait besoin d'aide.
Après avoir essayé de rompre, en septembre 2011, Batalia a été poignardée puis abattue par balle dans un stationnement du campus universitaire qu'elle fréquentait, à Surrey. Elle avait 19 ans.
« On n'a jamais pensé que ça finirait comme ça, on croyait juste que c'était un minable », avoue Aujla.
Huit ans après le meurtre, Aujla travaille avec la GRC en Colombie-Britannique : en parlant des signes courants d'une relation intime marquée par la violence, elle vise à réduire le nombre de cas de violence entre amis de cœur.
Depuis l'automne dernier, Aujla et deux autres camarades de classe de Batalia font le tour des écoles du Lower Mainland (Colombie-Britannique) pour raconter aux élèves de la huitième à la douzième année l'histoire instructive de leur amie disparue.
L'exposé d'une heure comprend une causerie sur la violence entre jeunes partenaires, un documentaire sur le meurtre et une période de questions avec les amis de Batalia et la caporale Samara Bilmer.
« Ça peut arriver à des jeunes qui sortent ensemble, et ça ne se limite pas à un seul coup de poing en pleine face », précise la caporale Bilmer, membre du Groupe des crimes graves à Chilliwack (Colombie-Britannique).
Pendant l'exposé, la caporale Bilmer présente, d'une manière adaptée à son jeune auditoire, les infractions au Code criminel qui sont susceptibles de le concerner.
« Bien souvent, ils ne savent pas que tout comportement qui suscite la peur chez quelqu'un peut être considéré comme criminel », explique-t-elle.
Voici quelques-uns des signes auxquels se reconnaît une liaison violente entre jeunes : l'un des deux suit l'autre partout, l'inonde d'appels ou de textos, brise des carreaux de fenêtre, ou encore menace de s'ôter la vie ou de tuer son animal domestique si jamais l'autre le ou la quitte.
D'après Aujla, le petit ami de Maple a tenté deux fois de se suicider après l'annonce de rupture : d'abord en fonçant en voiture sur un poteau, ensuite en prenant une dose abusive de médicament.
Au dire de la caporale Bilmer, il est capital d'aller chercher de l'aide au plus vite, car la gravité de l'agression tend à augmenter d'une fois à l'autre.