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Gendarmerie royale du Canada

Les faits : La sextorsion

Par Alexandra Cotroneo

Sécurité publique

Fiez-vous à votre instinct et soyez vigilant lorsque vous interagissez en ligne. Il se peut que votre correspondant se cache derrière un faux profil.


Image par Shutterstock

27 mars 2025

Contenu

La sextorsion est une forme d'exploitation qui consiste à faire chanter une personne qui a accepté dans un premier temps de transmettre des photos ou des vidéos sexuellement explicites d'elle-même. Une fois en possession de ce matériel compromettant, l'extorqueur cherche à contraindre la victime à lui envoyer de l'argent ou d'autres photos ou vidéos, sous peine de voir ses photos diffusées à son entourage. La sextorsion peut avoir de graves conséquences sur la victime. Certaines vont jusqu'à s'automutiler et même se suicider.

De septembre 2023 à août 2024, Cyberaide.ca a reçu plus de 2600 informations concernant des incidents de sextorsion.

L'engrenage

La sextorsion peut prendre différentes formes, mais le processus est habituellement le suivant :

1re étape
Le sextorqueur entre en contact avec une personne sur un réseau social, une application de rencontre ou une plateforme de jeux vidéo. Il joue souvent au nouvel ami ou amoureux en ligne, allant parfois jusqu'à mentir sur son âge et son genre.
2e étape
Le sextorqueur gagne tranquillement la confiance de la victime, en jouant au confident qui se soucie d'elle. Comme il sait se montrer convaincant, la victime ne décèle pas d'emblée ses véritables intentions. Et il en profite pour se faufiler dans son réseau de contacts, qu'il utilisera plus tard contre elle.
3e étape
Se sentant en confiance, la victime accepte d'envoyer du matériel sexuellement explicite, comme des photos ou des vidéos d'elle-même nue, à son correspondant. Souvent, cela se fait sur une application de messagerie comme Snapchat.
4e étape
Une fois en possession du matériel explicite, le sextorqueur menace la victime de diffuser les images publiquement ou à ses amis et sa famille, si elle refuse de se plier à ses exigences : lui envoyer de l'argent, des cartes-cadeaux ou d'autres photos et vidéos.
5e étape
Si la victime refuse, le sextorqueur tente de la convaincre qu'elle n'a aucun moyen de s'en sortir et que sa vie sera détruite s'il diffuse ses photos.

Cibles fréquentes

  • Les adolescents et les jeunes adultes de 14 à 24 ans sont les cibles les plus fréquentes.
  • Les sextorqueurs ciblent généralement les filles pour obtenir des photos ou des vidéos à caractère sexuel et les garçons, pour leur soutirer de l'argent.
  • Selon Cyberaide.ca, 74 % des incidents de sextorsion où le réseau social était connu et signalé se produisent sur Instagram et Snapchat.

Conseils de prévention

  • Vérifiez les paramètres de confidentialité de vos comptes sur les réseaux sociaux.
  • Soyez prudent dans vos interactions en ligne. Il se peut que votre correspondant se cache derrière un faux profil.
  • Faites preuve de prudence lorsque vous partagez du matériel explicite en ligne. Une fois envoyé, vous ne pouvez plus contrôler ce qu'il devient.

Ce que vous pouvez faire

Si vous ou une personne de votre entourage croyez être la cible de sextorsion, rappelez-vous que, quoi qu'en dise le sextorqueur, vous n'êtes pas seuls. Les criminels sont organisés, mais la police travaille ensemble pour réprimer ces crimes. Il est possible de s'en sortir.

Voici quelques mesures à prendre :

  • Cessez toute communication avec le sextorqueur.
  • Ne cédez pas aux menaces; n'envoyez pas d'argent ni d'autres photos.
  • Désactivez votre compte de réseau social, mais ne le supprimez pas et conservez les photos. En supprimant votre compte, vous supprimeriez la preuve du délit.
  • Enregistrez une copie des photos que vous avez envoyées et faites des saisies d'écran des messages et du profil du sextorqueur, y compris son nom d'utilisateur.
  • Fiez-vous à votre instinct et soyez prudent lorsque vous interagissez en ligne; si quelque chose semble incohérent ou louche, cessez toute communication.
  • Communiquez avec un adulte de confiance et signalez l'incident à la police locale. Vous n'avez rien à vous reprocher et vous n'aurez pas d'ennuis avec la police. En signalant l'incident, on pourra vous aider.
  • Signalez l'incident à Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas de cyberexploitation sexuelle d'enfants, en vous identifiant ou de façon anonyme.
  • Si vous avez besoin de soutien :
    • appelez ou envoyez un message texte au 9-8-8 pour obtenir gratuitement du soutien en santé mentale en cas de crise et des services de prévention du suicide;
    • Jeunesse j'écoute : appelez le 1-800-668-6868 ou un message texte au 686868;
    • Aidez-moi SVP fournit de l'information et répond à des questions sur le soutien émotionnel, le signalement d'un incident et la façon d'aider un ami;
    • Ligne d'écoute pour les Autochtones : appelez ou envoyez un message texte au 1-855-554-4325 [en anglais seulement];
    • Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être – pour les Autochtones partout au Canada : appelez le 1-855-242-3310 ou utilisez le clavardage en ligne;
    • Black Youth Helpline : appelez le 1-833-294-8650 [en anglais seulement];
    • Ligne d'écoute pour les jeunes LGBT : envoyez un message texte au 647-694-4275 ou utilisez le clavardage en direct [en anglais seulement].

Réponse du Canada

  • Le Centre national contre l'exploitation d'enfants (CNCEE) sert de point de contact pour les enquêtes en cyberexploitation sexuelle d'enfants au Canada et les infractions transnationales de nature sexuelle contre des enfants lorsque la victime ou le sextorqueur sont canadiens. Grâce à la Stratégie nationale pour la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle sur Internet, le CNCEE et ses partenaires collaborent pour identifier les sextorqueurs, protéger les victimes et promouvoir l'éducation, la sensibilisation, la recherche et la collecte de renseignements sur la sextorsion.
  • Cyberaide.ca est la centrale canadienne de signalement en ligne des cas présumés de cyberexploitation sexuelle d'enfants, administrée par le Centre canadien de protection de l'enfance (CCPE). Cyberaide diffuse de l'information adaptée à toutes les tranches d'âge et des ressources pour sensibiliser les jeunes canadiens de 14 à 24 ans à la sécurité en ligne.
  • Sécurité publique Canada offre des ressources aux jeunes, aux parents et aux tuteurs pour les sensibiliser aux dangers en ligne, y compris la cyberintimidation, le sextage et la sextorsion.
  • Dans son répertoire des services aux victime, le ministère de la Justice fournit de l'information et des ressources communautaires aux victimes de cyberexploitation sexuelle d'enfants.
  • Habilo Médias, une plateforme de littératie aux médias numériques, fournit des ressources pour se protéger en ligne grâce à l'éducation, à la sensibilisation du public, à la recherche et aux politiques.

Remarque

La plupart des informations contenues dans cet article ont été fournies par les Services d'enquêtes spécialisées et de nature délicate, les Services stratégiques et opérationnels et le Centre national contre l'exploitation des enfants.

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