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Gendarmerie royale du Canada

La Gazette se joint à la patrouille frontalière de la GRC dans le sud du Québec

Par Kim Fauteux

Opérations

Le gendarme Plouffe utilise un système d’aéronef télépiloté pour surveiller le secteur près du chemin Roxham, auparavant un point d’entrée au Canada prisé par les migrants illégaux.


Image par Kim Fauteux, GRC

6 février 2025

Contenu

À quoi ressemble le quotidien d'un agent de la GRC qui protège la frontière canado-américaine? J'ai eu l'occasion de le constater personnellement en mai dernier lorsque j'ai participé à une copatrouille avec le gendarme Patrick Plouffe dans une ville située à une heure de route au sud de Montréal.

L'agent Plouffe, qui est gendarme depuis six ans et habite à Montréal, m'accueille dans un bureau satellite de la GRC situé à Saint-Bernard-de-Lacolle (Québec). Vêtus de vestes de protection, nous montons dans un VUS de la GRC et nous commençons à surveiller la frontière entre le Québec et New York.

À sa sortie de la Division Dépôt, l'école de la GRC, l'agent Plouffe a été affecté au Groupe de l'intégrité des frontières, qui patrouille dans le secteur près du chemin Roxham, auparavant un point d'entrée au Canada prisé par les immigrants illégaux. Il fait partie du groupe depuis.

Sur les routes de campagne bordées d'arbres, alors que nous passons devant quelques maisons éparpillées, l'agent Plouffe explique que la nature de son travail varie selon qu'il s'agit d'un quart de jour ou de nuit.

« Pendant le jour, en général, nous surveillons le secteur, nous signalons notre présence et nous parlons avec les résidents pour resserrer nos liens », indique-t-il. « Nous répondons aux appels et guettons le passage des personnes qui pourraient tenter de franchir la frontière illégalement. La nuit, nous garons souvent notre voiture de patrouille dans un emplacement stratégique. Parfois, vers 2 h du matin, nous voyons des personnes marcher avec des sacs à dos au milieu de nulle part, principalement dans des zones boisées. Ce comportement est suspect puisque la plupart des gens dorment à cette heure-là et ne vont pas se promener en forêt. »

Les policiers de la GRC patrouillent régulièrement dans le secteur frontalier entre le Québec et New York (photo de la frontière telle qu'elle se présente aujourd'hui). Image par Kim Fauteux, GRC.

L'agent Plouffe explique qu'il prête attention aux voitures, plus précisément au nombre de personnes à l'intérieur, car les passeurs déposent souvent des personnes près de la frontière pour les aider à traverser. Il déclare qu'en hiver, il doit aussi porter une attention particulière au sol pour repérer les empreintes de chaussures dans la neige. Ces dernières simplifient la tâche des policiers en les aidant à suivre la trace des personnes qui tentent d'entrer aux États-Unis par les champs et les zones boisées où aucun sentier public n'est aménagé.

Le gendarme s'arrête à un endroit où il fait parfois voler un aéronef télépiloté de la GRC, mieux connu sous le nom de drone. On s'en sert pour avoir une vue aérienne des mouvements à la frontière. Il explique que les drones sont utiles la nuit, car la vision nocturne permet aux agents de voir des choses qu'ils ne remarqueraient pas nécessairement pendant une patrouille. Comme la plupart des activités illégales se passent la nuit, il n'était pas surprenant que ce soit tranquille ce jour-là.

L'âge n'est qu'un nombre

L'agent Plouffe, qui a rejoint la GRC en 2009 comme employé civil, est devenu policier en 2018.

« Je voulais porter l'uniforme et être un premier intervenant », révèle-t-il. « Je pensais que j'étais trop vieux, mais on m'a dit qu'il fallait seulement que je réussisse les tests, qu'il n'y avait pas de limite d'âge. » Le gendarme affirme qu'il adore son emploi.

« Mon milieu de travail offre un cadre paisible et pittoresque; cela dit, on ne sait jamais ce qui nous attend », souligne-t-il. « Je ne m'ennuie vraiment pas : j'apprends quelque chose de nouveau chaque jour! »

Un emploi satisfaisant et exigeant

Bien que le travail soit satisfaisant, l'agent Plouffe admet qu'il aimerait parfois en faire plus pour aider les gens, même s'il fait toujours de son mieux.

« Je suis vraiment bouleversé lorsque des enfants sont en cause », confie-t-il, en faisant remarquer qu'il voit parfois des enfants migrants qui arrivent au Canada frigorifiés, fatigués et affamés après avoir marché pendant des heures à travers la forêt au milieu de la nuit, parfois dans le froid hivernal mordant.

Un autre défi réside dans les opérations de sauvetage, selon lui. Il souligne qu'elles peuvent être très exigeantes en raison du climat hivernal rigoureux du Canada. Pour les migrants illégaux, essayer de traverser la frontière en hiver peut avoir des conséquences dévastatrices. Certains d'entre eux ne sont pas équipés pour survivre aux hivers canadiens et meurent en cours de route.

« Je dirais aux personnes qui envisagent de traverser la frontière illégalement de passer plutôt par les voies officielles », précise-t-il. « Elles devraient se renseigner sur le processus pour les réfugiés et les demandeurs d'asile. »

Six heures après le début de la patrouille, l'agent Plouffe me ramène à ma voiture au bureau satellite tandis que nous faisons un retour sur ce que j'ai tiré de l'expérience, sur mon appréciation renouvelée pour son travail et sur les défis liés au fait de surveiller une zone aussi vaste et fortement boisée.

Après un signe de la main et un coup d'œil dans le rétroviseur en direction du gendarme, je quitte le bureau satellite remplie de reconnaissance : tout ce que j'ai appris me permet de mieux comprendre le travail des policiers de la GRC qui veillent à l'application de la loi à la frontière.

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