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Gendarmerie royale du Canada

Une nouvelle initiative de formation permet aux agents à l’échelle du Canada de reconnaître les menaces à risque élevé pour les enfants

Par Mara Shaw

Sécurité publique

Une formation spécialisée et le déploiement d’un modèle d’exploration de données dans tout le pays aident les agents à reconnaître les signes de traite et d’exploitation sexuelle des enfants.
Image par GRC

23 mai 2025

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Une nouvelle initiative visant à améliorer la capacité des agents à reconnaître l'exploitation sexuelle et la traite des enfants est en cours de déploiement dans l'ensemble du pays.

Le nouveau cours forme les agents à reconnaître les signes subtils de traite des personnes, d'exploitation sexuelle et d'enlèvement. En enseignant aux agents de première ligne à employer une approche centrée sur la victime, l'équipe des Services d'enquêtes spécialisées et de nature délicate (SESND), un programme des Services de police spécialisés de la GRC, espère que la formation et un modèle complet de collecte de données aideront à lutter contre la traite et l'exploitation sexuelle des enfants.

Frank Barfuss, gestionnaire du Groupe des renseignements criminels au sein des Services d'enquêtes en sciences du comportement des SESND, explique qu'il a formulé l'idée de mettre au point le programme lors d'une conférence sur les crimes contre les enfants à Dallas, au Texas. C'est là qu'il a été inspiré par une présentation du Texas Department of Public Safety (DPS) sur son initiative « Interdiction for the Protection of Children » (interdiction pour la protection des enfants) et sur son succès aux États-Unis. Après presque deux ans de travail en partenariat étroit avec le DPS et de formation auprès de ce dernier, le programme Interdiction pour la protection des enfants du Nord (IPE Nord) est né.

Le programme IPE Nord met l'accent sur l'échange de renseignements, la collaboration entre les organismes et les services de police axés sur les victimes. Le programme s'inspire également des concepts de la formation bien connue Pipeline/Convoy, qui enseigne aux policiers à repérer les indicateurs de consommation ou de contrebande de drogues.

« Le cours Pipeline de la GRC a connu un grand succès, dit M. Barfuss. Le programme IPE Nord a été conçu en fonction des mêmes principes, mais on envisage le contrôle routier avec un point de vue différent - celui de la population vulnérable. »

La première ligne d'abord

Bien que le programme du Texas serve de base, M. Barfuss a travaillé avec des membres de l'équipe comme la sergente de la GRC Susan Shaw-Davis du Centre national pour les personnes disparues et restes non identifiés des SESND pour articuler le programme autour des lois canadiennes. La sergente Shaw-Davis, qui détient un diplôme en droit et qui est elle-même devenue formatrice certifiée du programme IPE Nord, comprend de très bien pourquoi cette optique de formation est essentielle pour les agents de première ligne. « Notre priorité est les agents de première ligne. C'est eux qui ont un contact direct avec les victimes et les délinquants, affirme la sergente Shaw-Davis. Nous devons leur donner les outils nécessaires pour lutter contre la traite, l'exploitation et l'enlèvement d'enfants. »

Dans le cadre d'une approche locale, la sergente Shaw-Davis a analysé des listes d'agents appartenant à des groupes de sécurité routière pour dénicher des participants idéaux au programme. « J'ai travaillé en première ligne et je connais ces agents; ils se soucient de ces enjeux. Il y a beaucoup de personnes passionnées et dévouées dans les sections de circulation qui, avec les bons outils, peuvent avoir une incidence considérable sur la protection des plus vulnérables. Le programme IPE Nord vise à fournir ces outils pour les soutenir dans ce travail. »

La formation est dispensée en deux phases : un cours de base de deux jours pour les agents de première ligne, suivie d'une formation plus complète de trois jours, qui permet aux agents qui ont terminé la première phase d'apprentissage d'obtenir une certification pour former d'autres personnes partout au pays. Jusqu'à présent, 59 employés policiers et civils ont terminé le cours de base et 12 ont été certifiés pour donner la formation. Ces instructeurs, qui proviennent de l'ensemble de la GRC, y compris les services aux victimes, les groupes d'enquête et les groupes de patrouille routière, dirigeront les efforts de mise en œuvre au sein de leurs divisions d'attache.

Le programme est particulièrement pertinent pour les groupes de circulation de l'organisation, exprime M. Barfuss, car elles sont les plus susceptibles de rencontrer un large éventail d'activités potentiellement dangereuses.

« Nous avons reçu un rapport d'un agent qui a rencontré une personne qui flânait dans le stationnement d'une école tôt le matin, vers 2 h 30. Deux poupées Barbie étaient attachées au siège avant de la voiture », se souvient M. Barfuss. « Et alors, est-ce illégal? » « Non, mais en matière d'indicateurs comportementaux, c'est un énorme signal d'alarme. »

Détection des tendances de la criminalité

Au cœur de cette initiative se trouve le premier centre de fusion canadien, qui recueillera des données provenant des contrôles routiers et les comparera aux renseignements provenant des bases de données d'enquête internes de la GRC ainsi que d'organismes externes, comme le FBI et d'autres groupes de police régionaux. Ce volet de la formation permet d'établir une base de connaissances numérique permettant aux agents de soumettre des rapports d'activités suspectes, d'accéder à des ressources et de participer à des séances de formation continue sur des sujets précis.

Le centre de fusion est stratégiquement lié à une gamme de programmes et de services à l'intérieur et à l'extérieur de la GRC afin d'échanger des renseignements et d'élaborer de nouveaux indicateurs. « Ces rapports d'activités suspectes sont basés sur des renseignements. Au centre de fusion, nous verrons si nous pouvons cerner des tendances, des modèles géographiques, des personnes d'intérêt ou d'autres identificateurs », explique M. Barfuss.

Kristin Duval, gestionnaire du Groupe de recherche et d'élaboration des programmes des SESND au sein du Groupe des Services stratégiques et opérationnels, a piloté la mise en œuvre du centre de fusion, qu'elle qualifie de « guichet unique ».

« La technologie a vraiment facilité l'échange d'information, ce qui aide nos agents à accéder facilement à tout ce qui concerne IPE Nord », explique Mme Duval. Des interventions comme la soumission de formulaires électroniques aident à éliminer certains des obstacles administratifs auxquels les agents sont confrontés. « J'espère que ce système facilitera les choses, afin que les agents puissent continuer à faire le travail important qu'ils font en première ligne. »

Poursuivre sur la lancée

Les plus grands obstacles qui subsistent sont la sensibilisation à la formation et l'établissement de partenariats internationaux, en particulier avec les forces de l'ordre américaines. Mais l'équipe intégrée qui dirige IPE Nord est convaincue que l'enthousiasme qu'elle a observé ne fait que prendre de l'essor.

« La formation a vraiment décollé. Il y a un fort intérêt, qui est un peu contagieux », remarque la sergente Shaw-Davis.

Selon elle, l'un des plus grands changements d'état d'esprit que les participants ont retenus de la formation a été l'idée de ralentir pendant les interactions policières et d'adopter une approche centrée sur la victime.

« La formation incite les policiers à ralentir et à poser plus de questions. Espérons que nous pourrons changer certaines des prédispositions que les policiers peuvent avoir à l'égard des personnes vulnérables, ce qui contribuera en fin de compte à protéger plus d'enfants. »

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