Le parcours inattendu qui a amené le commissaire à la retraite William Elliott à la tête de la GRC (Entretien)
Par Meagan Massad

Personnes et culture
William John Shannon Elliott a été le 22e commissaire de la GRC de juillet 2007 à novembre 2011; embauché à l'extérieur de l'organisation en tant que haut fonctionnaire, il a été le premier membre civil à diriger la GRC.
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2 janvier 2025
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William John Shannon Elliott a été le 22e commissaire de la GRC de juillet 2007 à novembre 2011 et le premier civil à diriger l'organisation. Dans le cadre de notre série d'entrevues avec d'anciens commissaires, Meagan Massad, rédactrice de la Gazette, s'est entretenue avec lui au sujet du parcours l'ayant amené à être commissaire et des obstacles auxquels il a fait face dans ce rôle.
- Où avez-vous travaillé avant d'arriver à la GRC?
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En 1998, j'ai accédé au poste de sous-commissaire de la Garde côtière canadienne, une organisation fédérale qui ressemble à la GRC – son personnel de première ligne en uniforme est présent dans bien des collectivités au pays, y compris dans de petites communautés. Dans ces fonctions, j'ai pu en apprendre beaucoup sur la GRC.
En 2000, je suis devenu sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté, à Transports Canada. Avant les attentats terroristes du 11 septembre contre le World Trade Center à New York, la sécurité représentait 10 p. 100 de mon rôle à Transports Canada, mais après, c'était 100 p. 100. Nous avons aidé la GRC à mettre sur pied le Programme de protection des transporteurs aériens canadiens. J'ai ensuite travaillé pour la conseillère nationale pour la sécurité auprès du premier ministre, puis j'ai succédé à cette dernière. En 2006, j'ai été nommé sous-ministre délégué de la Sécurité publique.
- Qu'est-ce qui vous a incité à briguer le poste de commissaire de la GRC?
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On m'a dit que j'avais été désigné comme candidat potentiel pour le poste et on m'a encouragé à présenter ma candidature. J'étais étonné qu'on ait proposé mon nom – Bev Busson occupait le poste de façon intérimaire et je croyais qu'un autre cadre policier à la GRC serait nommé commissaire. Après avoir consulté des membres supérieurs et des collègues dans la fonction publique, j'ai décidé de postuler.
Mon fils et moi étions dans le stationnement d'un Home Depot lorsque j'ai reçu l'appel m'informant que j'avais eu le poste. Ma femme était surprise lorsqu'elle a appris la nouvelle, et moi aussi! C'était vraiment tout un honneur.
- Quel est un moment dont vous vous souviendrez toujours en tant que commissaire?
- Je me souviens de bien des moments passés avec des membres de première ligne partout au pays. Il y avait un gendarme affecté à Natuashish – une communauté au Labrador qui avait fait les manchettes nationales en raison de problèmes de toxicomanie et de jeunes qui inhalaient des vapeurs d'essence. Le gendarme avait aménagé une patinoire pour les jeunes et sollicité des dons de patins et d'équipement de hockey. C'était touchant de voir l'apport de nos membres dans les communautés – c'était une grande source de fierté pour moi.
- Quels changements avez-vous apportés pendant votre mandat?
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Lorsque j'ai été nommé commissaire, il y avait un véritable problème de recrutement à la GRC, l'une des raisons étant que les cadets n'étaient pas rémunérés pendant leur formation à la Division Dépôt, l'École de la GRC. Les autres services de police le faisaient, eux, dès le premier jour de formation. Je croyais fermement qu'il fallait rémunérer les cadets à la Division Dépôt et ce changement a été mis en œuvre en 2008.
Nous avons apporté d'autres changements assez importants, dont l'adoption d'une politique sur les interventions à plusieurs membres dans certaines situations, notamment en cas de signalement d'armes à feu ou de violence familiale. Nous avons aussi accordé une indemnité aux agents en disponibilité dans les communautés éloignées.
- Quels sont les défis auxquels vous avez fait face?
- Je savais que la GRC pouvait profiter de l'expérience que j'avais acquise ailleurs en matière de finances et d'approbation de politiques, mais j'avais beaucoup à apprendre relativement aux opérations. L'organisation me tenait à cœur et je voulais aider, mais je ne voulais pas prétendre d'avoir de l'expertise que je n'avais pas. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons créé le poste de sous-commissaire principal et invité Bill Sweeney à Ottawa. Je travaillais en partenariat avec le sous-commissaire par nécessité, mais c'était dans ma nature de collaborer avec les autres. Je suis convaincu que de travailler efficacement ensemble permet de prendre de meilleures décisions.
- Quel conseil donneriez-vous aux personnes qui souhaitent faire carrière à la GRC?
- Je leur dirais qu'il s'agit d'une possibilité qu'il faut sérieusement envisager. Vous pouvez vraiment changer les choses pour vos concitoyens canadiens. Il s'agit d'une organisation qui compte des gens qui font un travail exceptionnel et où les possibilités sont très diversifiées. Si je devais revivre ma vie, je serais peut-être devenu gendarme à un plus jeune âge.