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Gendarmerie royale du Canada

« Pas besoin d’être G.I. Jane pour entrer à la GRC », dit la caporale Danielle Laroche

Personnes et culture

La caporale Danielle Laroche est formatrice en sciences policières à la Division Dépôt.
Image par GRC

2 janvier 2024

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La caporale Danielle Laroche est entrée à la GRC comme membre civile en 2000; elle a travaillé sur le crime organisé et la sécurité nationale, mais avait l'ambition tenace de devenir policière. Neuf ans plus tard, elle sortait de la Division Dépôt et était affectée en Alberta avant de se porter volontaire pour une mission à Haïti. Elle confie à la rédactrice Meagan Massad de la Gazette les enseignements qu'elle a tirés de son expérience à l'étranger.

Qu'est-ce qui vous a poussée à devenir policière?

Durant les huit années où j'étais membre civile, l'envie de devenir policière me titillait. J'étais fascinée par le métier policier, mais je me disais « je ne suis pas G.I. Jane; serai-je à la hauteur? » Lorsque j'ai eu 34 ans, une amie proche a décidé de postuler. C'est ce qui m'a poussée à franchir le pas.

Comment s'est passée votre formation à la Division Dépôt?

J'y ai beaucoup appris. J'ai passé 10 semaines de plus que prévu en étant transférée à une autre troupe. Au total, ma formation a duré huit mois au lieu de six. Ça peut être décourageant parce qu'on ne sait pas combien de temps on va devoir rester, mais je savais que ça valait la peine, car je préparais ma carrière et mon avenir.

Où avez-vous commencé votre carrière policière?

À St. Paul (Alberta) où j'ai passé deux années. C'était passionnant, j'y suis allée en traversant le pays en voiture avec mon chien. Puis, on m'a mutée à Peace River (Alberta) où je suis restée quatre ans. C'est là que je me suis portée volontaire pour une mission à Haïti.

Comment s'est passé le processus de candidature?

La première fois que j'ai voulu postuler, mon chef de détachement a refusé de me libérer. La vie m'a appris qu'on ne réussit pas toujours du premier coup; j'ai donc retenté ma chance l'année suivante avec un nouveau chef de détachement et j'ai reçu son aval. J'ai d'abord été inscrite sur la liste des remplaçants potentiels, puis un beau jour, on m'a appelée pour me dire que j'allais suivre trois semaines de formation avant de m'envoler pour Haïti.

Parlez-moi de votre expérience à Haïti

On travaillait 60 jours d'affilée suivis de deux semaines de congé; donc, avec le temps, on commence à prendre ses marques dans la communauté et on s'attache aux gens.

J'ai compris que si je voulais aider le pays, je devais d'abord apprendre à connaître son peuple. À moins d'interroger les gens sur la réalité qu'ils vivent, on peut grandement se méprendre sur les deux. Au Canada, le gouvernement fournit de l'aide et du soutien lorsqu'une catastrophe survient, mais Haïti n'a pas les mêmes ressources. Or, s'agissant de pauvreté, de catastrophes naturelles et de maladies, avoir de l'aide ou ne pas en avoir peut vouloir dire vivre ou mourir.

À titre d'exemple, la communauté voisine de Jérémie a été durement touchée par l'ouragan Matthew en 2016. C'était la première tempête de catégorie 5 à atteindre Haïti depuis 2007. Lorsque des camions chargés de sacs de riz sont arrivés, la distribution a viré au chaos. Les gens se battaient pour obtenir un sac de riz afin que leur famille puisse manger. S'ils restaient dans la file en attendant sagement leur tour, ils risquaient de repartir sans rien et de voir leur famille mourir de faim.

Je n'ai jamais eu à me battre pour manger. À Haïti, j'ai appris à comprendre les émotions des gens et à me mettre à leur place, d'une manière différente de ce que j'aurais ressenti si j'étais restée au Canada.

Y a-t-il un souvenir qui vous a marquée plus que d'autres?

Oui, nos visites à l'orphelinat. Nous y allions le dimanche et c'était des moments formidables. Lorsque j'arrivais, les enfants couraient à ma rencontre, me tressaient les cheveux et nous chantions ensemble. Ils cherchaient avant tout de l'affection et de l'attention. Ils ne demandaient jamais rien – hormis des chaussures parfois – et recherchaient surtout notre compagnie. C'est un privilège de vivre de tels moments.

Que ressentez-vous à être membre de la GRC?

Je suis très fière de la qualité des services de police que nous offrons. Je pense qu'il est important que les cadets de la GRC suivent tous leur formation au même endroit. J'ai terminé ma formation il y a 15 ans et je vois chez les cadets d'aujourd'hui la même volonté et la même fierté qui m'animaient. C'est une grande satisfaction pour moi.

Que diriez-vous aux nouvelles recrues?

Comme je l'ai dit précédemment, je ne suis peut-être pas G.I. Jane, mais nous avons besoin de toutes sortes de personnes à la GRC. Tout le monde peut s'épanouir dans une de nos nombreuses spécialités. Je sais que ça peut sembler cliché, mais en fin de compte, tout ce que je veux, c'est aider les gens. Et les cadets qui mettent du cœur à l'ouvrage auront toujours une place dans l'organisation.

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