Progrès de la GRC au Nunavut : dotation du tout premier poste de sergent-major d’état-major
Par Mara Shaw

Personnes et culture
La sergente-major d’état-major Pauline Melanson participe avec fierté à la cérémonie de présentation du guidon à la Division Dépôt.
Image par GRC, Division Dépôt
28 mai 2024
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En avril 2024, le Nunavut soulignera ses 25 années d'existence en tant que territoire reconnu du Canada, et la GRC continue de consolider sa présence dans le plus vaste et le plus septentrional des territoires du pays. En octobre 2023, au terme d'un processus de sélection rigoureux, le commissaire a, sur le conseil du commandant divisionnaire de la GRC au Nunavut, nommé la sergente Pauline Melanson au grade de sergente-major d'état-major. Il s'agit d'un nouveau poste à la Division V, et Mme Melanson sera la première à l'occuper à titre de sous-officière brevetée.
Aux côtés du commandant divisionnaire, le surintendant principal Andrew Blackadar, des représentants du gouvernement du Nunavut et des communautés inuites, la sergente-major d'état-major Melanson veillera à promouvoir la sécurité publique et à soutenir les efforts de réconciliation. La nomination d'un sousofficier breveté dans une division n'est pas chose nouvelle à la GRC, et le Nunavut s'efforce de renforcer sa capacité depuis un certain temps.
« Nous n'aurions pas pu prendre cette décision unilatéralement. Il fallait que notre partenaire, le gouvernement du Nunavut, approuve également la création du poste », explique le surintendant principal Andrew Blackadar. « Un tel poste est non seulement important pour assurer la liaison entre le gouvernement et la collectivité, mais aussi pour porter aux oreilles de la haute direction les préoccupations des policiers sur le terrain. »
Bâtir des ponts
Le titulaire du poste a pour fonction principale d'établir et de maintenir des réseaux de relations entre la GRC et les membres de la communauté. « Il ne fait aucun doute que Pauline comprend le rôle de la police dans le territoire et qu'elle connaît les besoins de la population », affirme le surintendant principal Blackadar. « L'inuktitut est la langue maternelle de nombreux Inuits, ce qui peut créer un obstacle direct pour les policiers majoritairement anglophones. Femme inuite, Pauline peut surmonter cet obstacle, mais comme le souligne le surintendant principal, sa mission est moins d'agir comme interprète que de bâtir des ponts.
De plus, la sergente-major d'état-major représente la GRC à la direction du groupe consultatif inuit du commandant divisionnaire, qui a pour objectif de créer un cadre propice à la collaboration et à des discussions franches entre les organismes gouvernementaux et les 25 communautés majoritairement inuites en vue de faire converger les stratégies de maintien de l'ordre dans l'ensemble du Nunavut.
Fille de policier, la sergente-major d'état-major Melanson amène avec elle le bagage de toute une vie. Née et ayant grandi au Nunavut, elle comprend parfaitement la situation des Inuits. Après de nombreuses années à l'extérieur du territoire, elle y est retournée il y a trois ans; elle a alors compris qu'elle était membre à part entière de la communauté. « J'ai toujours considéré le fait d'être policière comme un travail, mais depuis trois ans, je réfléchis beaucoup à l'influence que je peux avoir, au plan humain, sur celles et ceux qui envisagent une carrière dans la police », observe-t-elle.
Diriger avec compassion
La sergente-major d'état-major Melanson espère bien, dans l'exercice de ses fonctions, réaliser ses propres desseins et ambitions. Elle entend d'ailleurs mettre en valeur l'excellent travail accompli par les policiers au Nunavut au moyen d'activités de sensibilisation auprès de la population. Bon nombre de ces activités visent à faciliter le dialogue avec les adolescents, les enfants et les personnes âgées, tandis que d'autres ont pour but d'encourager les échanges avec divers groupes vulnérables comme les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de dépendance. La sergente-major d'état-major Melanson souhaite en outre promouvoir les valeurs fondamentales de la GRC, qui, selon elle, cadrent avec les principes directeurs de l'Inuit Qaujimajatuqangit sur lesquels les Inuits règlent leur conduite. « Je n'ai pas de contrôle sur la population, mais je peux aider à faire en sorte que les policiers incarnent ces valeurs. Ce qui compte, en définitive, c'est l'humanité et le respect dont nous faisons preuve les uns envers les autres. »
« Le Nunavut est en croissance, et les besoins dans ce territoire sont sans pareil dans les autres divisions. Il est important de pouvoir compter sur un leader capable de rassembler tout le monde et d'uniformiser nos façons de faire », conclut-elle.