Banque nationale de données génétiques du Canada - Rapport annuel 2019-2020
Sur cette page
- Message de la Commissaire, Gendarmerie royale du Canada
- Faits et chiffres
- La Banque nationale de données génétiques
- Correspondances condamnés et criminalistiques
- Transmissions concernant des condamnés
- Traitement des échantillons biologiques
- Comparaison des profils d'ADN
- Participation internationale
- Confidentialité des renseignements
- L'importance des transmissions pour une infraction secondaire désignée
- Histoires de réussite
- Comité consultatif de la Banque nationale de données génétiques
- Statistiques principales
- États financiers
Liste des graphiques
Liste des tableaux
- Tableau 1 : Profils d'ADN contenus dans la Banque nationale de données génétiques
- Tableau 2 : Répartition des profils d'ADN versés au fichier de criminalistique
- Tableau 3 : Rapport sur les correspondances
- Tableau 4 : Correspondances condamnés selon le type de cas
- Tableau 5 : Transmissions reçues de contrevenants condamnés - Répartition par catégorie d'infraction
- Tableau 6 : Transmissions reçues de contrevenants condamnés - Répartition par type de contrevenant
- Tableau 7 : Transmissions reçues de contrevenants condamnés - Répartition par type d'infractions
- Tableau 8 : Transmissions de contrevenants condamnés reçues par province et territoire
- Tableau 9 : Répartition des échantillons biologiques détruits et des profils d'ADN retirés du fichier des condamnés
- Tableau 10 : Résumé des fichiers de la Banque nationale de données génétiques et des correspondances
- Tableau 11 : États financiers du 1er avril 2019 - 31 mars 2020
Liste des acronymes et abréviations
- ADN
- Acide désoxyribonucléique
- BNDG
- Banque nationale de données génétiques
- CODIS
- Combined DNA Index System
- GRC
- Gendarmerie royale du Canada
Message de la Commissaire, Gendarmerie royale du Canada
J'ai le plaisir de présenter le rapport annuel 2019-2020 de la Banque nationale de données génétiques (BNDG).
Cette année, la Banque nationale de données génétiques a poursuivi son important travail de traitement d'échantillons d'ADN, grâce auxquels elle a pu identifier des suspects et des victimes, établir des liens entre des scènes de crime, et élucider des affaires non résolues. Le fruit de ce travail a aussi permis à des familles d'obtenir des réponses et un certain apaisement à la suite de tragédies.
Ainsi, la Banque nationale de données génétiques a participé à l'identification des victimes canadiennes des écrasements dévastateurs du vol 302 d'Ethiopian Airlines en mars 2019 et du vol PS752 d'Ukraine International Airlines en janvier 2020. Dans le cadre d'un effort concerté mené par INTERPOL, des membres de la GRC et de l'équipe de la Banque nationale de données génétiques, ainsi que d'autres experts internationaux ont procédé au traitement d'effets personnels et d'échantillons biologiques de référence obtenus des familles des passagers de ces terribles catastrophes. Une fois les victimes identifiées, leurs proches ont pu commencer le travail de deuil et faire face à la perte des leurs.
La Banque nationale de données génétiques travaille assidûment en partenariat avec le Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés, créé en 2018, afin d'évaluer, d'accepter et de traiter les demandes destinées aux fichiers d'application humanitaire (fichier des personnes disparues, fichier des familles de personnes disparues et fichier des restes humains). Grâce à ces efforts, le programme a obtenu ses premières correspondances et a identifié les restes de six personnes. La police a ainsi pu informer les familles que leurs proches avaient été identifiés.
Le fichier des victimes continue également à aider les services de police à identifier les victimes dans le cadre d'enquêtes criminelles et, donc, à traduire les contrevenants en justice.
Cette année, d'importantes modifications législatives ont eu des incidences pour la Banque nationale de données génétiques. Le projet de loi C-75, Loi modifiant le Code criminel, la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents et d'autres lois et apportant des modifications corrélatives à certaines lois, a reçu la sanction royale au printemps 2019, faisant passer 70 infractions à la liste d'infractions secondaires. De plus, l'entrée en vigueur à la fin de 2018 de la Loi sur le cannabis et des modifications au Code criminel en ce qui a trait aux délits en matière de conduite, y compris la conduite avec facultés affaiblies, ont ajouté de nouvelles infractions à la liste d'infractions désignées qui se qualifient pour le traitement d'échantillons d'ADN. Ces modifications législatives permettent à la Banque nationale de données génétiques de continuer à réaliser son mandat, soit de prêter assistance aux enquêtes policières et de résoudre les crimes.
La Banque nationale de données génétiques amorce sa 20e année d'activités en juin 2020. Nous continuerons de moderniser les opérations, de nouer de nouveaux partenariats et d'optimiser les services que nous fournissons afin de rester en phase avec l'évolution du contexte de la criminalité. Les professionnels dévoués de la Banque nationale de données génétiques ont tout ce qu'il faut pour répondre à l'évolution constante des besoins et des exigences en matière de traitement et de comparaison de profils ADN. Leurs efforts continueront de contribuer à assurer la sécurité des Canadiens et de permettre aux victimes et à leurs familles de trouver l'apaisement qu'elles méritent.
Brenda Lucki
Commissaire
Faits et chiffres
- 19 465 Échantillons biologiques de contrevenants condamnés reçus en 2019/20Note de bas de page 1Note de bas de page 2
- 13 844 Ajout de profils d'ADN au fichier de criminalistique en 2019/20
- 6 202 Correspondances condamnés (contrevenant condamné à scène de crime) en 2019/20
- 655 Correspondances criminalistiques (scène de crime à scène de crime) en 2019/20
- 6 857 Correspondances faites par la Banque nationale de données génétiques en 2019/20 (condamnés et criminalistiques)
- 69 423 Correspondances faites par la Banque nationale de données génétiques depuis le 30 juin 2000 (condamnés et criminalistiques)
La Banque nationale de données génétiques
La Banque nationale de données génétiques est une collection de centaines de milliers de profils d'ADN visant à aider les enquêteurs du pays à élucider divers crimes. Les principaux objectifs sont simples :
- établir des liens entre des scènes de crime de différentes juridictions;
- aider à identifier ou à exclure des suspects;
- déterminer si un contrevenant en série est impliqué dans certains crimes; et
- aider les enquêteurs, les coroners et les médecins légistes à trouver des personnes disparues et à identifier des restes humains.
La Banque nationale de données génétiques a été créée par une loi fédérale le 30 juin 2000. Lors de sa création, l'analyse de l'ADN était relativement nouvelle, mais elle est depuis devenue une composante importante de beaucoup d'enquêtes, permettant d'économiser temps et argent en aidant à circonscrire celles-ci.
Depuis, la GRC en est responsable, pour le compte du gouvernement du Canada, et elle en assure le fonctionnement à l'intention de tous les services de police du Canada.
La Banque nationale de données génétiques est responsable des fichiers suivants :
- le fichier des condamnés
- le fichier de criminalistique
- le fichier des victimes
- le fichier des donneurs volontaires
- le fichier des personnes disparues
- le fichier des familles de personnes disparues
- le fichier des restes humains
Le fichier des condamnés, le fichier de criminalistique, le fichier des victimes et le fichier des donneurs volontaires appuient les enquêtes criminelles :
- par la comparaison des profils d'ADN recueilli sur des scènes de crime aux profils de contrevenants condamnés (entre le fichier de criminalistique et le fichier des condamnés). Une concordance peut aider à identifier des suspects. On qualifie ce type de concordance de « correspondance condamné ». À l'inverse, l'absence de concordance peut permettre d'exclure des suspects, ce qui est tout aussi important;
- par la comparaison des profils d'ADN recueilli sur différentes scènes de crime (entre profils d'ADN du fichier de criminalistique). La mise en correspondance de profils d'ADN provenant de différents lieux de crime peut aider à établir des liens entre des crimes pour lesquels aucun suspect n'a été identifié. Cela permet aussi de déterminer si l'on est en présence d'un criminel en série dans plusieurs affaires. On qualifie ce type de concordance de « correspondance criminalistique ».
- par la comparaison des profils d'ADN contenus dans le fichier des victimes et le fichier des donneurs volontaires. Une correspondance peut aider à identifier une victime inconnue, à faire un rapprochement entre des lieux de crime grâce aux profils d'ADN de victimes et de donneurs volontaires ou à mettre hors de cause des donneurs volontaires de l'objet d'une enquête. Le fichier des donneurs volontaires peut aussi servir à exclure des individus lors d'une enquête de nature humanitaire.
En application du Programme national d'ADN pour les personnes disparues, la Banque nationale de données génétiques tient le fichier des personnes disparues, le fichier des familles de personnes disparues et le fichier des restes humains afin d'appuyer les enquêtes de nature humanitaire à l'échelle nationale. Ces fichiers permettent de comparer des profils d'ADN établis à partir d'échantillons biologiques et d'autres articles recueillis et soumis par la police, des coroners et des médecins légistes à d'autres profils d'ADN de la Banque nationale de données génétiques. Les profils du fichier des familles de personnes disparues sont comparés seulement à ceux du fichier des personnes disparues et du fichier des restes humains.
Remarque
Depuis la création du Programme national d'ADN pour les personnes disparues, la Banque nationale de données génétiques fait état de six correspondances d'ADN qui ont contribué à l'identification de restes humains non identifiés.
Correspondances condamnés et criminalistiques
À son entrée en activité en 2000, la Banque nationale de données génétiques contenait peu de profils d'ADN. Avec les années, plus la Banque nationale de données génétiques comptera de profils d'ADN, moins il faudra de temps pour établir un plus grand nombre de correspondances
Graphique 1 : Correspondances entre les fichiers de la Banque nationale de données génétiques
Description textuelle - Graphique 1 : Correspondances condamnés et criminalistiques
| Exercice | Correspondance condamné graphique 3 note de bas de page 1 | Correspondance criminalistique graphique 3 note de bas de page 2 |
|---|---|---|
| 2000-2001 | 18 | 7 |
| 2001-2002 | 218 | 9 |
| 2002-2003 | 526 | 34 |
| 2003-2004 | 1 110 | 132 |
| 2004-2005 | 1 114 | 198 |
| 2005-2006 | 1 992 | 331 |
| 2006-2007 | 1 941 | 372 |
| 2007-2008 | 1 976 | 324 |
| 2008-2009 | 2 608 | 381 |
| 2009-2010 | 3 095 | 381 |
| 2010-2011 | 3 941 | 298 |
| 2011-2012 | 3 437 | 353 |
| 2012-2013 | 4 037 | 343 |
| 2013-2014 | 4 097 | 325 |
| 2014-2015 | 4 385 | 411 |
| 2015-2016 | 5 044 | 578 |
| 2016-2017 | 4 946 | 562 |
| 2017-2018 | 5 298 | 453 |
| 2018-2019 | 6 583 | 708 |
| 2019-2020 | 6 202 | 655 |
Notes de bas de page du graphique 1
- Graphique 1, note de bas de page 1
-
Correspondance condamné constitue une correspondance entre des profils d'ADN recueilli sur des scènes de crime avec un profil de contrevenant condamné.
Retour à la référence du graphique 1 de la note de bas de page 1
- Graphique 1, note de bas de page 2
-
Correspondance criminalistique constitue une correspondance entre des profils d'ADN recueilli sur différentes scènes de crime.
Retour à la référence du graphique 1 de la note de bas de page 2
Transmissions concernant des condamnés
Chaque année, la Banque nationale de données génétiques traite environ 40 000 transmissions concernant des condamnés qui consistent en :
- échantillons biologiques (utilisés pour générer des profils d'ADN qui sont ajoutés au fichier des condamnés); ou
- transmission de visas (empreintes digitales et documentation de condamnés dont le profil d'ADN figure déjà au fichier des condamnés).
Avant d'exécuter une nouvelle ordonnance de prélèvement d'ADN ou une autorisation relative à un tel prélèvement, les policiers doivent consulter le Centre d'information de la police canadienne (CIPC) afin de vérifier si le profil d'ADN d'un condamné a déjà été ajouté à la Banque nationale de données génétiques. Les visas se limitent donc aux empreintes digitales et à la documentation. Le processus de visa garantit que le profil d'ADN d'un condamné reste dans la Banque nationale de données génétiques si le visa est reçu avant que :
- la condamnation pour laquelle on a rendu la première ordonnance de prélèvement d'ADN est annulée en appel;
- l'ordonnance/autorisation initiale de prélèvement d'ADN est annulée en appel; ou
-
la période de rétention expire parce que la personne a été soit :
- condamnée en tant que jeune; ou
- absoute en vertu de l'article 730 du Code criminel d'une infraction désignée. (Note : cette disposition a été supprimée à partir du 6 mars 2018 lors de l'entrée en vigueur des modifications à la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques.)
Dès la réception d'un échantillon biologique ou de la transmission d'un visa, la Banque nationale de données génétiques examine la documentation pour garantir deux choses : premièrement, que l'ordonnance de prélèvement d'un échantillon d'ADN a été émise relativement à une infraction pour laquelle de l'ADN peut légalement être prélevé; et deuxièmement, que les renseignements personnels au sujet du contrevenant qui sont exigés pour la transmission sont complets et exacts.
Toutes les transmissions concernant des contrevenants condamnés sont enregistrées dans le système de suivi interne de la Banque nationale de données génétiques sans la moindre référence à l'information personnelle au sujet de chaque individu. La documentation relative à l'échantillon biologique et à la transmission d'un visa concernant un contrevenant condamné est envoyée aux Services canadiens d'identification criminelle en temps réel de la GRC pour être certifiée; associée à un individu par comparaison des empreintes digitales; et consignée au casier judiciaire de l'individu.
Traitement des échantillons biologiques
Échantillons de contrevenants
Lorsqu'une personne est reconnue coupable d'une infraction désignée pour laquelle un prélèvement d'un échantillon biologique peut être obtenu et qu'un juge a rendu une ordonnance en ce sens, un agent de la paix expérimenté procède au prélèvement d'un échantillon sanguin, buccal ou capillaire. La Banque nationale de données génétiques est responsable du traitement des échantillons biologiques de tous les contrevenants condamnés et de l'entrée des profils d'ADN établis dans le fichier des condamnés.
Des trousses conçues spécialement pour la Banque nationale de données génétiques sont utilisées pour la collecte des échantillons corporels. Trois types de trousses sont disponibles pour chacun des échantillons suivants :
- Sanguin : par piqûre du bout d'un doigt avec une lancette stérilisée
- Buccal : par frottis de l'intérieur de la bouche avec un écouvillon pour obtenir des cellules épithéliales
- Capillaire : par prise de six à huit cheveux comportant la gaine épithéliale
Bien que les trois types d'échantillons biologiques prélevés de contrevenants condamnés soient légalement approuvés, plus de 98 % des transmissions sont des échantillons sanguins. La Banque nationale de données génétiques favorise la collecte de ce type d'échantillons, car le sang se révèle plus fiable qu'un échantillon capillaire ou buccal pour en dériver des profils d'ADN de grande qualité.
Échantillons de scènes de crime ou de victimes
Toutes les preuves génétiques issues de scènes de crime sont recueillies par des enquêteurs et examinées dans des laboratoires judiciaires du Canada pour générer des profils d'ADN. Seul un profil d'ADN résultant d'un crime associé à une infraction désignée peut être ajouté au fichier de criminalistique ou au fichier des victimes de la Banque nationale de données génétiques. Conformément à la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques, la Banque nationale de données génétiques est responsable de supprimer des profils d'ADN de victimes. Les laboratoires judiciaires publics suivants sont autorisés à télécharger des profils d'ADN dans le fichier de criminalistique et le fichier des victimes:
- Les Services nationaux de laboratoire judiciaire de la GRC à Ottawa, Edmonton et Surrey
- Le Centre des sciences judiciaires à Toronto et Sault Ste. Marie, Ontario
- Le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal, Québec
Échantillons de donneurs volontaires
Au cours d'une enquête criminelle concernant une infraction désignée, les échantillons provenant de donneurs volontaires sont traités par un laboratoire judiciaire public et peuvent être ajoutés au fichier des donneurs volontaires de la Banque nationale de données génétiques, s'ils peuvent profiter à l'enquête. Les échantillons de donneurs volontaires recueillis durant une enquête de nature humanitaire sont fournis à la Banque nationale de données génétiques pour être traités et ajoutés au fichier des donneurs volontaires. Conformément à la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques, la Banque nationale de données génétiques est responsable de supprimer des profils d'ADN de donneurs volontaires.
Échantillons de personnes disparues, des familles de personnes disparues ou de restes humains
Les échantillons de personnes disparues, des familles de personnes disparues et de restes humains sont du ressort du Programme national d'ADN pour les personnes disparues. Il s'agit d'un partenariat entre le Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés et la Banque nationale de données génétiques. Le rôle du Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés est de servir d'unique point de contact pour les enquêteurs et d'autoriser les échantillons soumis à la Banque nationale de données génétiques aux fins d'enquêtes concernant des personnes disparues et des restes humains.
Conformément à la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques, la Banque nationale de données génétiques est chargée de maintenir les fichiers d'application humanitaire et est responsable :
- de recevoir des échantillons biologiques transmis par des organismes et l'établissement des profils d'ADN;
- de recevoir des profils d'ADN de laboratoires agréés pour examen technique;
- d'interpréter et de comparer des profils d'ADN provenant de restes humains, de parents de personnes disparues et de biens personnels de personnes disparues;
- d'ajouter et de retirer des profils d'ADN au fichier des personnes disparues, au fichier des familles de personnes disparues et au fichier des restes humains conformément à la loi;
- de produire et d'expliquer les rapports de filiation génétique et d'association d'identité; et
- de fournir soutien et avis scientifiques au Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés et aux enquêteurs, au besoin.
Aperçu du processus de transmission au Programme national d'ADN pour les personnes disparues
- Centre d'information de la police canadienne
- Les enquêteurs vérifient que les entrées au Centre d'information de la police canadienne sont complètes pour les dossiers concernant une personne disparue ou des restes humains
- Contactent le Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés pour obtenir une autorisation
- Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés
- Évalue les dossiers
- Offre soutien et conseils aux enquêteurs
- Fournit les formulaires de transmission et de consentement
- Autorise les dossiers à transmettre à la Banque nationale de données génétiques
- Enquête
- Les enquêteurs recueillent les échantillons biologiques, les effets personnels et/ou les restes humains
- Les enquêteurs remplissent les formulaires de transmission et de consentement et envoient le tout à la Banque nationale de données génétiques
- Banque nationale de données génétiques
- La Banque nationale de données génétiques vérifie que tous les formulaires sont dûment remplis
- Effectue l'analyse de l'ADN
- Ajoute les profils admissibles au fichier d'application humanitaire approprié
- Fournit du soutien scientifique au Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés et aux enquêteurs
- Correspondance dans CODIS
- La Banque nationale de données génétiques génère un rapport de concordances avec un profil d'ADN concernant une personne disparue ou des restes humains
- Envoie le rapport au Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés
- Avis de correspondance
- Le Centre national pour les personnes disparues et restes humains non identifiés transmet le rapport à l'enquêteur
Comparaison des profils d'ADN
Les profils d'ADN sont comparés au moyen d'un logiciel unique de réseau, le Combined DNA Index System (CODIS), conçu par le FBI (Federal Bureau of Investigation) et le Département de la Justice des États-Unis et fourni à la GRC pour l'usage par la Banque nationale de données génétiques. Le CODIS, accepté mondialement par plusieurs laboratoires judiciaires, permet de gérer la comparaison de profils d'ADN dans un format standardisé et sécurisé. Au Canada, la Banque nationale de données génétiques utilise le CODIS pour la comparaison quotidienne des profils d'ADN. Dès son ajout à un des fichiers de la Banque nationale de données génétiques, chaque nouveau profil d'ADN est mis en comparaison avec les profils qui figurent dans tous les fichiers d'ADN permis par la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques.
Participation internationale
Conformément à une Entente internationale visant le partage des données génétiques avec INTERPOL, la Banque nationale de données génétiques fait part de données génétiques à des autorités internationales chargées d'enquêtes. Cette entente est approuvée par le gouvernement du Canada et est restreinte aux enquêtes et aux poursuites relatives à des infractions désignées ou aux enquêtes concernant des personnes disparues et des restes humains non identifiés.
La signature de la première entente internationale remonte à 2002. Depuis, la Banque nationale de données génétiques a reçu 1 830 demandes internationales, associées à des enquêtes criminelles, de comparaison de profils d'ADN au fichier des condamnés, au fichier de criminalistique, au fichier des personnes disparues et au fichier des restes humains. Ces demandes ont mené à six correspondances avec un contrevenant condamné et dix correspondances avec un profil d'ADN provenant d'un lieu de crime. La Banque nationale de données génétiques a quant à elle adressé à des pays membres d'INTERPOL 329 demandes, associées à des enquêtes criminelles, de comparaison d'un profil d'ADN provenant d'un lieu de crime qui ont donné lieu à huit correspondances avec un contrevenant et à deux correspondances avec un profil d'ADN provenant d'un lieu de crime.
En 2018, l'entente a été revue pour autoriser la comparaison internationale des profils d'ADN concernant des personnes disparues et à des restes humains non identifiés. Depuis, la Banque nationale de données génétiques a reçu 51 demandes de l'étranger pour comparer de tels profils à ceux du fichier des condamnés, du fichier de criminalistique, du fichier des personnes disparues et du fichier des restes humains. La Banque nationale de données génétiques a acheminé 13 demandes à d'autres pays membres d'INTERPOL en vue de la comparaison de profils d'ADN concernant des personnes disparues et des restes humains. À ce jour, aucune de ces recherches n'a abouti à une correspondance.
Confidentialité des renseignements
La Loi sur l'identification par les empreintes génétiques stipule expressément que les profils d'ADN dans la Banque nationale de données génétiques ne peuvent servir qu'aux fins de l'application de la loi et, dans le cadre du Programme national d'ADN pour les personnes disparues, qu'à des fins humanitaires. La loi prévoit aussi que les profils du fichier des familles de personnes disparues peuvent être comparés uniquement aux profils du fichier des personnes disparues et du fichier des restes humains.
Comme précaution supplémentaire, dès l'arrivée à la Banque nationale de données génétiques d'un échantillon d'ADN d'un contrevenant condamné, l'identité du donneur est séparée de son information génétique et ensuite assortie d'un code-barres numérique. Les code-barres numériques sont les seuls liens associant les renseignements personnels, l'échantillon biologique et le profil d'ADN. Les renseignements personnels d'un donneur sont conservés dans un registre distinct maintenu par les Services canadiens d'identification criminelle en temps réel de la GRC, auquel le personnel de la Banque nationale de données génétiques n'a pas accès. En conséquence, le personnel de la Banque nationale de données génétiques ignore toujours l'identité du contrevenant condamné dont il est en train de traiter le profil d'ADN. Il en va de même pour le personnel du Services canadiens d'identification criminelle en temps réel qui n'a pas accès à l'information génétique d'un contrevenant. À l'exception du sexe biologique, les profils d'ADN présents dans les fichiers de la Banque nationale de données génétiques ne révèlent aucun renseignement de nature médicale ou physique à propos d'un donneur.
Par ailleurs, les textes législatifs garantissent la protection des renseignements personnels des Canadiens en exigeant que toute personne concernée donne son consentement éclairé avant que des données génétiques soient soumises au fichier des familles de personnes disparues, au fichier des victimes et au fichier des donneurs volontaires, et qu'elle puisse retirer à tout moment son consentement. De plus, le service d'enquête sera contacté au moins tous les cinq ans à propos du dossier afin de vérifier si la personne de qui le profil d'ADN a été obtenu n'a pas retiré son consentement, ou si le service d'enquête estime que le profil sert toujours dans le cadre de l'enquête pour laquelle il a été obtenu. Si le retrait est requis, si la vérification quinquennale n'est pas concluante ou en l'absence de réponse du service d'enquête, le profil d'ADN sera retiré du fichier et l'échantillon biologique sera détruit.
Finalement, la Banque nationale de données génétiques communique des renseignements à d'autres services d'enquête uniquement dans la mesure permise par la loi.
L'importance des transmissions pour une infraction secondaire désignée
Un échantillon pour le fichier des contrevenants peut être prélevé seulement chez une personne reconnue coupable d'avoir commis un crime prévu par la loi et classé par le Code criminel comme infraction désignée primaire ou secondaire. À la création de la Banque nationale de données génétiques, le nombre d'infractions désignées secondaires était limité. En 2008, le Code criminel a été modifié et la liste d'infractions désignées secondaires a été étendue pour inclure davantage de délits moins graves (par exemple, défaut de comparution et infractions liées à la drogue). Bien qu'elles soient en général moins violentes, ces infractions peuvent aider à résoudre des infractions criminelles plus graves.
À titre illustratif de la valeur de ces infractions, voici des données de la Banque nationale de données génétiques sur des correspondances avec des contrevenants pour quelques infractions désignées secondaires communes. Les chiffres indiquent le nombre de correspondances dans le cadre d'enquêtes en cours (dont meurtres et agressions sexuelles) qui résultent d'ordonnances d'ADN rendues envers des contrevenants condamnés pour des infractions désignées secondaires.
- Infractions désignées secondaires pour lesquelles une ordonnance d'ADN a été émise
- Art. 145 (1)-(11) omission de comparaître/conformer etc...
- 2 002 correspondances note de bas de page 4
- 78 meurtres
- 141 agressions sexuelles
- 2 002 correspondances note de bas de page 4
- Art. 266 voies de fait
- 7 993 correspondances
- 592 meurtres
- 1 346 agressions sexuelles
- 7 993 correspondances
- Infractions en matière de drogue (Loi réglementant certaines drogues et autres substances et Loi sur le cannabis)
- 2 410 correspondances
- 204 meurtres
- 200 agressions sexuelles
- 2 410 correspondances
- Art. 264.1 proférer des menaces
- 999 correspondances
- 65 meurtres
- 127 agressions sexuelles
- 999 correspondances
- Art. 145 (1)-(11) omission de comparaître/conformer etc...
Processus de signalement d'une correspondance d'ADN : Enquêtes criminelles
- La Banque nationale de données génétiques traite les échantillons biologiques provenant de contrevenants condamnés et verse les profils d'ADN qui en résultent dans le fichier des condamnés.
- La Banque nationale de données génétiques effectue une recherche entre le fichier de criminalistique et le fichier des condamnés.
- Une correspondance est établie entre un profil d'ADN du fichier des condamnés et un profil d'ADN du fichier de criminalistique.
- Les numéros d'identification du contrevenant, de la scène de crime et du laboratoire sont transmis au Services canadiens d'identification criminelle en temps réel.
- Les Services canadiens d'identification criminelle en temps réel achemine les données sur le contrevenant au laboratoire judiciaire.
- Le laboratoire judiciaire transmet l'information sur l'identité du contrevenant à l'enquêteur.
- Les laboratoires judiciaires traitent les échantillons biologiques provenant des lieux de crime et versent les profils d'ADN qui en résultent dans le fichier de criminalistique.
- La Banque nationale de données génétiques effectue une recherche entre le fichier de criminalistique et le fichier des condamnés.
- Une correspondance est établie entre un profil d'ADN du fichier des condamnés et un profil d'ADN du fichier de criminalistique.
- Les numéros d'identification du contrevenant, de la scène de crime et du laboratoire sont transmis au Services canadiens d'identification criminelle en temps réel.
- Les Services canadiens d'identification criminelle en temps réel achemine les données sur le contrevenant au laboratoire judiciaire.
- Le laboratoire judiciaire transmet l'information sur l'identité du contrevenant à l'enquêteur.
Processus de confirmation d'une correspondance d'ADN : Enquêtes criminelles
- L'enquêteur évalue les éléments de preuves au dossier pour déterminer la nécessité d'approfondir l'enquête sur le suspect.
- Pour pouvoir prouver en cour la correspondance entre le profil d'ADN du contrevenant condamné et le profil d'ADN établi à partir de preuves biologiques recueillies sur le lieu du crime, l'enquêteur doit s'adresser à un juge d'un tribunal provincial pour obtenir un mandat autorisant un prélèvement d'échantillons corporels à des fins d'analyse génétique. Si le juge accorde le mandat d'ADN, le suspect doit s'y conformer et se plier au prélèvement d'échantillons biologiques.
- L'échantillon biologique est soumis à un laboratoire judiciaire pour analyse. Le laboratoire judiciaire compare le profil d'ADN du suspect à celui établi à partir des éléments de preuve recueillis sur le lieu du crime.
- Le laboratoire judiciaire rédige un rapport confirmant la correspondance entre le profil d'ADN du suspect et le profil établi au moyen des éléments de preuve recueillis sur le lieu du crime.
- En s'appuyant sur le rapport du laboratoire et d'autres informations de l'enquête, l'enquêteur décidera s'il y a lieu de porter ou de recommander une accusation contre le suspect.
Histoires de réussite
Les informations que la Banque nationale de données génétiques fournit pour les enquêtes de police sont déterminantes. Les échantillons prélevés sur les scènes de crime peuvent soit y associer un suspect, soit l'exclure. Les preuves génétiques provenant de différentes scènes de crime sont comparées afin de déterminer si un même suspect est lié à plusieurs infractions, que les crimes soient survenus à l'échelle locale, nationale ou internationale.
Les histoires réelles que voici mettent en lumière des cas où l'ADN a été crucial dans le déroulement de l'enquête.
Un invité non convié
Au printemps 2018, à Regina en Saskatchewan, un propriétaire d'une soixantaine d'années parle au téléphone cellulaire dans son garage ouvert. Il voit un inconnu y entrer, ouvrir le réfrigérateur, y prendre une bouteille de thé glacé de deux litres, avaler quelques gorgées et replacer la bouteille dans le réfrigérateur.
Lorsque le propriétaire s'approche de l'intrus et lui demande ce qu'il fait, ce dernier le frappe au visage et lui fracture le nez. L'intrus s'empare ensuite du téléphone et s'enfuit à pied.
La bouteille de thé glacé ne comporte aucune empreinte digitale utile, mais un prélèvement est néanmoins effectué sur le goulot. L'écouvillon est acheminé pour analyse d'ADN aux Services nationaux de laboratoire judiciaire de la GRC et un profil mâle inconnu en est tiré. En juillet, lorsque le profil est ajouté au fichier de criminalistique de la Banque nationale de données génétiques, il donne lieu à une correspondance avec un contrevenant condamné connu.
Après avoir obtenu un mandat autorisant le prélèvement d'ADN afin de confirmer la correspondance, le suspect sera arrêté et accusé d'agression. Reconnu coupable de voies de fait causant des lésions corporelles, il a été condamné à 388 jours en prison et à 12 mois de probation.
À part la victime, ce dossier ne comportait ni témoin ni piste et a été classé comme non résolu en attendant l'analyse de l'ADN. N'eût été la Banque nationale de données génétiques, ce dossier aurait pu rester non résolu et le contrevenant aurait échappé à la justice pour cette infraction violente.
Je travaille à l'Unité de l'identification judiciaire depuis cinq ans maintenant et mes dossiers sont trop nombreux pour chiffrer les succès que nous avons obtenus grâce à l'analyse de l'ADN par les Services nationaux de laboratoire judiciaire et l'aide de la Banque nationale de données génétiques, qu'il s'agisse d'automobiles volées ou d'homicides.
Impossible de déjouer l'ADN
En août 2017, la GRC de Happy Valley-Goose Bay, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, reçoit l'appel d'un parent qui signale l'agression sexuelle de sa fille mineure.
Bien que d'abord effrayée et réticente à parler à la police, la victime accepte avec courage de faire une déposition, de passer un examen à l'hôpital et de remplir un questionnaire d'examen pour agression sexuelle. Ses vêtements sont conservés comme preuve et envoyés pour analyse d'ADN.
La GRC poursuit son enquête en attendant les résultats de l'analyse. L'enquêteur parle également avec une personne vivant dans la région au sujet d'un suspect possible, mais il est déterminé que le suspect n'y réside plus.
Pendant que l'enquêteur se penchait sur cette piste, le laboratoire procédait au traitement de l'ADN trouvé sur les vêtements de la victime et à la comparaison du profil à ceux de la Banque nationale de données génétiques (BNDG).
La consultation de la Banque nationale de données génétiques a donné lieu à une correspondance. Malgré l'orientation donnée à l'enquête, la correspondance ne concernait pas le suspect habitant hors de la région, mais plutôt la personne qui avait donné à l'enquêteur des informations trompeuses!
Début février 2018, le suspect était arrêté et détenu pour agression sexuelle et contacts sexuels; il a été reconnu coupable en 2019. Il convient de noter qu'il correspondait à la description fournie par la victime dans sa déposition.
La Banque nationale de données génétiques s'est avérée cruciale dans cette enquête. Nous avions épuisé toutes les avenues de l'enquête sur le terrain, mais c'est la banque de données qui a identifié et nommé un suspect grâce aux preuves provenant de l'analyse de l'ADN. Le suspect a été localisé, arrêté, accusé, puis condamné pour contacts sexuels sur une mineure.
Agresseur violent appréhendé grâce à un bonbon
En janvier 2018, le service de police de la Ville de Montréal est sur le qui-vive : deux violentes agressions indiquent qu'un dangereux prédateur sexuel rôderait. D'autant plus que le degré de violence des agressions, survenues à quelques semaines d'intervalle, s'est intensifié. Les enquêteurs ne disposent d'aucun suspect et espèrent beaucoup de l'analyse de l'ADN.
derrière et menacée avec un couteau sur la gorge. En tentant de s'échapper, elle a été poignardée au cou, mais a réussi à s'enfuir. Après avoir évalué la scène, les enquêteurs soupçonnent l'agresseur d'avoir attendu la victime dans un abribus voisin et de l'avoir suivie depuis cet endroit. Les indices recueillis sur les vêtements de la victime et dans l'abribus sont soumis en vue de l'analyse de l'ADN au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) à Montréal. Les spécialistes du laboratoire tirent trois différents profils mâles des indices provenant de l'abribus :
- l'un d'un bonbon;
- l'un d'un mouchoir en papier; et
- l'un d'un mégot de cigarette.
Le LSJML soumet les trois profils à la Banque nationale de données génétiques pour qu'on les compare aux profils du fichier des condamnés. Le profil d'ADN établi à partir du bonbon donne lieu à une correspondance avec celui d'un contrevenant condamné. Hélas, les enquêteurs ne trouvent aucune autre preuve permettant de relier ce suspect potentiel à l'agression.
En janvier 2018, une deuxième victime est attaquée par-derrière, frappée à maintes reprises au visage et étranglée. Alors que le suspect tente de déshabiller la victime, les hurlements de celle-ci alertent les voisins dont les cris font fuir le suspect. Les vêtements de la victime, grièvement blessée, sont soumis pour analyse d'ADN. Vu la nécessité d'identifier au plus vite le suspect pour prévenir de nouvelles agressions, le LSJML active son protocole d'urgence afin d'obtenir les résultats de l'analyse d'ADN des indices en 24 heures.
À l'aide d'une nouvelle technologie logicielle qui facilite grandement l'interprétation de mélanges d'ADN, le laboratoire a pu établir un lien entre le profil d'ADN mâle tiré du bonbon de la première agression et un profil d'ADN mixte obtenu du manteau que portait la victime de la deuxième agression. L'association entre les deux profils a été un élément déterminant qui a permis de relier le suspect aux deux agressions.
Sur la base des nouvelles preuves de la deuxième agression, la police a arrêté le suspect. Il ne fait aucun doute que l'information fournie par la correspondance d'ADN avec un contrevenant condamné a été cruciale dans cette enquête. Le contrevenant a plaidé coupable, a été condamné à une peine de sept ans de prison et a été déclaré délinquant dangereux à l'été de 2019.
Il suffit d'un petit échantillon soigneusement prélevé après un examen complet et approfondi de la scène de crime pour que la Banque nationale de données génétiques démontre son efficacité à étayer les accusations portées contre un prédateur sexuel violent identifié grâce à l'ADN.
Première correspondance du Programme national d'ADN pour les personnes disparues
En octobre 2017, un cycliste repérait un homme décédé dans une tente à l'intérieur d'un campement de sans-abri le long du sentier Nose Creek, à Calgary.
L'enquêteur médical a déterminé que la mort n'était pas suspecte et que l'homme se trouvait dans la tente depuis cinq ou six mois. L'homme de 1,62 m avait entre 25 et 50 ans. Étant donné le temps écoulé depuis son décès, il n'a pu être identifié par les méthodes usuelles telles que les empreintes digitales. Les seuls objets trouvés en sa possession étaient un téléphone cellulaire et une carte SIM très endommagés. Certains courriels récupérés sur le téléphone semblaient indiquer que l'appareil appartenait probablement à l'homme trouvé dans la tente.
Pendant que les agents s'efforçaient de reconstituer l'identité du défunt, un échantillon d'ADN du corps était acheminé pour analyse. Vu la décomposition des restes humains, trois échantillons différents ont dû être envoyés pour analyse à un laboratoire privé avant qu'un profil ADN approprié puisse être établi. Ce processus a pris environ un an.
Une fois le profil établi, il a été soumis à la Banque nationale de données génétiques.
En octobre 2019, une correspondance ADN permettait de recouper le nom utilisé dans les courriels trouvés dans le téléphone avec celui du défunt. Le téléphone avait donc bien appartenu à l'homme découvert dans la tente. Il était originaire de l'est du Canada et n'avait pas été porté disparu.
Il s'agissait de la première fois qu'un profil ADN soumis au Programme national d'ADN pour les personnes disparues avait été utilisé avec succès pour identifier des restes humains au Canada. Les autorités policières ont ainsi pu renseigner la famille, avec laquelle le défunt n'avait plus de contact, sur sa mort et les circonstances l'ayant entourée.
C'était le fils de quelqu'un, le frère de quelqu'un. Même si sa mort n'était pas de nature criminelle, il était très important pour les enquêteurs de l'identifier afin de pouvoir informer sa famille de ce qui lui était arrivé.
Ce cas illustre l'utilité du Programme national d'ADN pour les personnes disparues lorsqu'il s'agit d'aider les enquêtes sur les personnes disparues et les restes humains non identifiés. Outre de permettre à des familles de faire leur deuil, le programme peut aussi relier des affaires qui intéressent plusieurs provinces et juridictions. Plus le nombre de profils est élevé, plus grandes sont nos chances de procéder à une identification et de ramener plus de personnes à la maison.
Comité consultatif de la Banque nationale de données génétiques
Institué en 2000 en vertu de la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques, le Comité consultatif de la Banque nationale de données génétiques formule des orientations stratégiques concernant les progrès scientifiques, des questions de droit, les modifications législatives, des questions relatives à la protection de la vie privée et les pratiques d'éthiques. Il fait aussi rapport au Commissaire de la GRC sur des questions liées aux activités de la Banque nationale de données génétiques qu'il conseille en matière d'éthique quant à l'ADN, de progrès scientifiques et de modifications législatives. Les membres du comité consultatif sont nommés par le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada et leur expertise collective est riche et diversifiée. Voici les membres du présent comité consultatif :
- Brendan Heffernan (Président)
- Frederick R. Bieber, Ph. D
- Dr. Ron Fourney, Ph. D., O.O.M.
- Derrill Prevett, C.R.
- Sue O'Sullivan, B.A., O.O.M.
- Michael Szego, Ph. D., MHsc.
- Ben Koop, Ph. D.
- Lacey Batalov (représentée par Sofia Scichilone)
- Kasia Krzymien (avril 2018 à juillet 2019)
Statistiques principales
Échantillons biologiques : Du 30 juin 2000 au 31 mars 2020
Visas : Du 1er janvier 2008 au 31 mars 2020
| Fichiers criminels | Total |
|---|---|
| Fichier des condamnés | 401 546 |
| Fichier de criminalistique | 173 292 |
| Fichier des victimes | 41 |
| Fichier des donneurs volontaires | 0 |
| Fichier des personnes disparues | 68 |
| Fichier des familles de personnes disparues | 562 |
| Fichier des restes humains | 173 |
| Total | 575 682 |
Remarque
Chaque semaine la Banque nationale de données génétiques reçoit de 400 à 500 échantillons de contrevenants condamnés.
Échantillons biologiques reçus par rapport aux profils d'ADN contenus dans le fichier des condamnés : Au 31 mars 2020, la Banque nationale de données génétiques avait reçu 444 931 échantillons biologiques, dont 401 546 profils d'ADN étaient contenus dans le fichier des condamnés. La différence de 9,8 % peut être attribuée aux échantillons rejetés, aux échantillons en double, aux échantillons biologiques en cours d'analyse et aux profils retirés du fichier des condamnés en raison d'absolution inconditionnelle ou conditionnelle, de l'expiration de la période de rétention ou de l'annulation en appel de l'ordonnance ou de l'autorisation de prélèvement d'ADN.
| Laboratoire | Total |
|---|---|
| Centre des sciences judiciaires | 66 650 |
| Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale | 47 168 |
| Services nationaux de laboratoire judiciaire de la GRC | 59 474 |
| Total | 173 292 |
| Correspondances | Total |
|---|---|
| Correspondances condamnés | 62 568<< /td> |
| Correspondances criminalistiques | 6 855 |
| Correspondances au fichier des victimes | 5 |
| Échantillons en doubleNote de bas de page du tableau 31 | 14 655 |
| Profils d'ADN identiques | 371 |
|
Notes explicatives
- Correspondance condamné
- Concordance entre un profil d'ADN établi à partir d'un échantillon biologique recueilli sur le lieu d'un crime et contenu dans le fichier de criminalistique et le profil d'ADN d'un contrevenant contenu dans le fichier des condamnés de la Banque nationale de données génétiques.
- Correspondance criminalistique
- Concordance entre un profil d'ADN établi à partir d'un échantillon biologique recueilli sur le lieu d'un crime et un profil d'ADN du fichier de criminalistique de la Banque nationale de données génétiques qui a été établi à partir d'au moins un autre lieu de crime.
- Correspondance au fichier des victimes
- Concordance entre un profil d'ADN figurant au fichier des victimes et un profil d'ADN d'un autre fichier de la Banque nationale de données génétiques.
- Échantillons en double
- Cas où deux échantillons biologiques provenant de la même personne sont soumis à la Banque nationale de données génétiques.
- Profils d'ADN identiques
- Profils d'ADN provenant de vrais jumeaux.
- Profil d'ADN d'un contrevenant condamné
- Profil d'ADN d'un contrevenant reconnu coupable d'une infraction désignée.
- Profil d'ADN de criminalistique
- Profil d'ADN dérivé de substances biologiques recueillies sur le lieu d'un crime
| Type de cas | Total |
|---|---|
| Introductions par effraction | 28 287 |
| Vols qualifiés | 6 773 |
| Infractions sexuelles | 4 864 |
| Voies de fait | 4 028 |
| Homicides | 1 196 |
| Tentatives de meurtre | 1 196 |
| Autres | 10 842 |
| Total | 62 568 |
| Catégorie d'infraction | Échantillons biologiques | Visas |
|---|---|---|
| Primaire | 234 700 | 76 292 |
| Secondaire | 206 552 | 99 267 |
| Autres | 3 679 | 1 121 |
| Total | 444 931 | 176 680 |
Remarque
La catégorie « Autres » comprend des échantillons soumis à la suite d'une condamnation pour une infraction non désignée ou sans ordonnance de prélèvement d'ADN du tribunal. Ces transmissions ne sont pas traitées à moins que la Banque nationale de données génétiques ne reçoive une ordonnance corrigée.
Infractions primaires et secondaires: Voir la section 487.04 du Code criminel du Canada.
| Type de contrevenant | Échantillons biologiques | Visas |
|---|---|---|
| Contrevenant adulte | 391 447 | 170 043 |
| Jeune contrevenant | 53 377 | 6 629 |
| Contrevenant militaire Tableau 7, note de bas de page 1 | 107 | 8 |
| Total | 444 931 | 176 680 |
| Type d'infractions | Échantillons biologiques | Visas |
|---|---|---|
| Voies de fait | 270 980 | 115 331 |
| Infractions sexuelles | 92 261 | 12 439 |
| Introductions par effraction | 62 885 | 35 811 |
| Vols qualifiés | 51 153 | 20 106 |
| Loi réglementant certaines drogues et autres substances et Loi sur le cannabis | 41 636 | 16 516 |
| Homicides | 10 115 | 2 077 |
| Autres | 67 265 | 52 360 |
| Total | 596 295 | 254 640 |
Remarque
Plus d'une infraction peut être associée à une transmission reçue.
| Provinces et territoires | Du 1er avril 2019 au 31 mars 2020 | Du 30 juin 2000 au 31 mars 2020 | ||
|---|---|---|---|---|
| Échantillons biologiques | Visas | Échantillons biologiques | Visas (du 1er janvier 2008) | |
| Colombie-Britannique | 1 647 | 1 392 | 50 419 | 19 899 |
| Alberta | 2 112 | 1 599 | 47 750 | 18 241 |
| Saskatchewan | 804 | 494 | 18 823 | 3 921 |
| Manitoba | 1 077 | 1 088 | 27 276 | 9 879 |
| Ontario | 9 216 | 11 130 | 195 541 | 101 131 |
| Quebec | 3 383 | 1 598 | 75 061 | 17 153 |
| Nouveau-Brunswick | 299 | 123 | 5 709 | 651 |
| Nouvelle-Écosse | 445 | 257 | 11 481 | 2 792 |
| Île-du-Prince-Édouard | 40 | 18 | 1 192 | 117 |
| Terre-Neuve et Labrador | 231 | 135 | 6 202 | 1 306 |
| Yukon | 44 | 18 | 808 | 236 |
| Territoires du Nord-Ouest | 75 | 83 | 2 399 | 792 |
| Nunavut | 92 | 47 | 2 270 | 562 |
| Total | 19 465 | 17 982 | 444 931 | 176 680 |
Remarque
L'information ci-dessus représente les transmissions reçus de contrevenants condamnés. Elle n'indique pas le nombre de condamnations admissibles à un prélèvement d'échantillons à verser au fichier des condamnés.
Autorisations rétroactives
Ces dernières constituent des échantillons biologiques provenant de contrevenants reconnus coupables de certaines infractions désignées au Code criminel avant le 30 juin 2000. Une autorisation est accordée au sens des critères énoncés à l'article 487.055 du Code criminel. Au titre de cette disposition, la Banque nationale de données génétiques a reçu 5 035 transmissions.
Échantillons rejetés
La Banque nationale de données génétiques a rejeté 6 743 (1,5 %) des échantillons biologiques reçus et rejeté 2 623 (1,5 %) des visas reçus à ce jour. Les raisons motivant un rejet sont : un contrevenant condamné pour une infraction non désignée, des échantillons biologiques inadéquats, l'utilisation d'une trousse de prélèvement inappropriée (échantillon), l'absence du profil d'ADN du contrevenant dans le fichier des condamnés (visa), l'absence ou l'invalidité d'une ordonnance.
Prélèvement d'échantillons supplémentaires
Si la qualité de l'échantillon biologique est jugée inadéquate aux fins de l'analyse génétique ou si l'échantillon n'a pas été transmis en conformité avec le Règlement sur l'identification par les empreintes génétiques, une demande pour un rééchantillonnage peut être autorisée par un juge. Depuis le 30 juin 2000, la Banque nationale de données génétiques a reçu 1 728 échantillons prélevés en vertu de cette disposition.
| Fichier des condamnés | Contrevenant adulte | Jeune contrevenant |
|---|---|---|
| Absolution sous conditions (Condition retirée pour les adultes depuis le 6 mars 2018) | 11 147 | 1 649 |
| Condamnation annulée en appel | 750 | 30 |
| Absolution inconditionnelle (Condition retirée pour les adultes depuis le 6 mars 2018) | 570 | 103 |
| Échantillons en double (même ordonnance) | 365 | 32 |
| Aucun profil d'ADN convenable obtenu | 131 | 19 |
| Ordonnance/autorisation de prélèvement annulée | 43 | 8 |
| Expiration de la période de rétention | Sans objet | 6 885 |
| Autres | 72 | 11 |
| Total | 13 078 | 8 737 |
| Indices et associations réalisés | 2015/16 | 2016/17 | 2017/18 | 2018/19 | 2019/20 |
|---|---|---|---|---|---|
| Nombre total de profils d'ADN dans le fichier de criminalistique à la fin de l'année | 117 163 | 130 100 | 143 963 | 159 448 | 173 292 |
| Augmentation du nombre de profils d'ADN dans le fichier de criminalistique tableau 10 note de bas de page 1 | 11 556 | 12 937 | 13 863 | 15 485 | 13 844 |
| Nombre total de profils d'ADN dans le fichier des condamnés à la fin de l'année | 326 989 | 346 160 | 365 565 | 384 488 | 401 546 |
| Augmentation du nombre de profils d'ADN dans le fichier des condamnés tableau 10 note de bas de page 1 | 19 079 | 19 171 | 19 405 | 18 923 | 17 058 |
| Transmissions reçues (échantillons biologiques et visas) | 37 828 | 40 199 | 40 394 | 38 898 | 37 447 |
| Correspondances (condamnés et criminalistique) | 5 622 | 5 508 | 5 751 | 7 291 | 6 857 |
Notes de bas de page du tableau 10
- Tableau 10, note de bas de page 1
-
Augmentation nette après les rejets et les destructions de profils d'ADN retirés des fichiers.
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États financiers
| Type de dépense | Dépenses (en milliers de dollars) |
|---|---|
| Personnel | 2 416 |
| Services internes | 760 |
| Bénéfices des employés | 1 250 |
| Transport et télécommunications | 47 |
| Développement et soutien de l'infrastructure | 37 |
| Location | 163 |
| Entretien et réparations | 6 |
| Services, fournitures, materiel et divers | 1 134 |
| Acquisition d'immobilisations et matériel annexe | 75 |
| Sous-total | 5 888 |
| Coûts indirects tableau 12 note de bas de page 2 | 214 |
| Total | 6 102 |
Notes de bas de page du tableau 11
- Tableau 11, note de bas de page 1
-
L'état financier inclut les coûts associés aux fins du Programme national d'ADN pour les personnes disparues concernant les fonctions qui seront sous la gouvernance de la Banque nationale de données génétiques.
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- Tableau 11, note de bas de page 2
-
Les coûts indirects englobent : le soutien administratif et corporatif des Services des sciences judiciaires et de l'identité, le recrutement, le Programme d'assurance de la qualité, le soutien informatique et le Comité consultatif de la Banque nationale de données génétiques.
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Notes de bas de pages
- Note de bas de page 1
-
2019/20 réfère à l'année financière de la Banque nationale de données génétiques, soit du 1er avril 2019 au 31 mars 2020.
- Note de bas de page 2
-
La baisse du nombre de transmissions au cours de cette période est attribuée à la pandémie mondiale, qui a eu un impact sur leur volume durant 2020 et qui a beaucoup perturbé les contributions de partenaires et la capacité de la Banque nationale de données génétiques à fournir des services à plein régime.
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- Date de modification :