Les avantages du travail policier à l’étranger
Par Derek Johnston

Personnes et culture
En mission en Haïti, la caporale Kim Deniger a aidé à approvisionner en nourriture et en eau potable un camp pour personnes déplacées au nord-est de la capitale
Image par GRC
11 janvier 2024
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Les membres de la GRC travaillent dans plus de 700 détachements répartis dans 150 collectivités au pays, mais certains aident des populations bien au-delà de nos frontières.
Ils sont en fait plus de 4 000 policiers de la GRC et d'autres services de police canadiens avoir participé à des missions de maintien de la paix à l'étranger, grâce à un partenariat avec Sécurité publique Canada et Affaires mondiales Canada, et ce, dans 33 pays, dont le Soudan, le Kosovo, la Cisjordanie, le Mali et l'Afghanistan.
Les policiers canadiens y jouent plusieurs rôles. Selon la mission, ils peuvent donner de la formation, offrir du mentorat et des suivis, aider les autorités à assurer la sécurité lors d'élections, enquêter sur des violations des droits de la personne ou intervenir lors de crises humanitaires.
Prendre part à une mission est une façon pour les policiers de contribuer à la sécurité publique dans des pays instables et d'expérimenter de nouvelles choses. La mission en Haïti est celle qui a mobilisé le plus grand nombre d'agents de la police civile; près des deux tiers des missions de paix de la police canadienne se sont déroulées dans ce pays.
Une planification minutieuse
À la suite du séisme dévastateur de 2010, des centaines de milliers d'Haïtiens se sont retrouvés sans abri, forcés d'être relogés dans des camps pour personnes déplacées à l'intérieur de leur pays.
« Aller en Haïti a changé ma vie », affirme la caporale Kim Deniger de la GRC, qui a participé à la mission de l'Organisation des Nations unies (ONU) là-bas pendant un an, en 2015. « Le travail que nous y avons fait, les gens que nous y avons rencontrés, tout cela a complètement changé mon regard sur la façon dont les autres vivent, et cela m'a fait apprécier davantage la vie au Canada. »
La cap. Deniger n'a pas décidé de postuler pour la mission sur un coup de tête. À l'époque, elle était séparée et ses trois enfants étaient âgés de moins de huit ans. « Je voulais vraiment prouver à mes enfants que tout est possible », confie-t-elle. « Leur donner l'occasion d'apprendre à être indépendants et à avoir confiance en eux était le meilleur cadeau que je pouvais leur faire comme mère. J'ai passé beaucoup de temps à planifier ce projet et j'ai pu compter sur un réseau de soutien fantastique. »
Avant son départ, elle a écrit 365 lettres à ses enfants, une pour chacun des jours de son absence.
Dans l'action
Après un mois à s'occuper de tâches administratives, la caporal Deniger a demandé d'être mutée à la patrouille de première ligne. Elle a été nommée chef d'équipe dans un camp de personnes déplacées à Croix de Bouquets, au nord-est de la capitale, Port-au-Prince.
« J'ai vu de près les difficultés que devaient surmonter les habitants et c'était dur d'en être témoin, surtout quand il s'agissait d'enfants », se souvient la femme.
Avec les autorités locales et les policiers de l'Organisation des Nations unies de plusieurs autres pays, la cap. Deniger a aidé à fournir de la nourriture et de l'eau potable au camp. Les policiers ont distribué de l'équipement sportif et effectué des visites à l'orphelinat local chaque semaine, tout en menant des collectes de fonds auprès de leurs amis, de leur famille et de leurs collègues à la maison.
« J'ai surtout retenu que d'essayer de résoudre un problème comme on le fait au Canada n'est pas nécessairement la meilleure solution, révèle la caporale. L'important, c'est d'écouter les gens et d'apprendre d'eux pour répondre le mieux possible à leurs besoins. J'y ai appris l'ouverture d'esprit, la souplesse et la résilience. »
Motivée par ce qu'elle avait vécue en Haïti, la cap. Deniger s'est inscrite à une autre mission de l'Organisation des Nations unies d'un an, cette fois au Mali, dans l'ouest de l'Afrique, en 2019. Elle prévoit postuler pour une troisième affectation lorsque ses enfants seront plus vieux.
« Ces expériences m'ont beaucoup appris, notamment sur la pertinence de la police communautaire, affirme-t-elle. J'ai appris qu'il est important de vivre en pensant au moment présent, d'être patient et d'être reconnaissant de tout ce que nous avons au Canada. Je suis très fière d'être canadienne et de faire partie de la GRC. »