Un document honorifique remis à un sergent-major après des décennies
Par Meagan Massad

Sujets d'intérêt humain
Troupe montée à Maple Creek, en Saskatchewan, dirigée par le sergent-major Christopher Peters. 1915
Image par GRC
3 mars 2024
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Un précieux document de la GRC enseveli sous une pile de papiers a enfin été remis à son propriétaire légitime plus de cinq décennies après la délivrance prévue.
Edward H. Trefry a pris sa retraite en 1981 au grade de surintendant, et il avait presque 100 ans lorsqu'on lui a présenté, l'hiver dernier, un brevet de nomination honorifique - un document juridique qui reconnaît son titre de sergent-major.
Les sous-officiers brevetés au grade de sergent-major détiennent le grade le deuxième plus élevé de sous-officier à la GRC et ils sont nommés par le commissaire. Ils reçoivent habituellement leur brevet au moment de leur nomination, mais pour le surintendant Trefry, cette attente a été un peu plus longue — 56 ans pour être précis.
Qu'est-ce qu'un brevet de nomination?
Les brevets de nomination remontent à 1879, année où l'armée britannique a créé une catégorie de sous-officiers, connus sous le nom de sous-officiers brevetés, qui occupaient des fonctions spéciales au sein du Commissariat and Transport department. En mars 1879, l'adjudant-général a suggéré d'élargir cette catégorie et d'y inclure certains postes de sous-officiers faisant partie d'unités de combattants, y compris les sergents-majors de la cavalerie.
Aujourd'hui, le Groupe des sous-officiers brevetés de la GRC regroupe trois grades : sergent-major d'état-major, sergent-major et sergent-major du corps.
Pourquoi ce délai?
Avant 2007, on ne remettait pas de brevet de nomination aux sous-officiers brevetés de la GRC. C'est le commissaire à la retraite Phil Murray qui a été le premier à procéder à des nominations en choisissant le caporal Bill Stewart comme maître écuyer en 1999. Chaque brevet de nomination est signé par le commissaire qui le délivre.
Dans le but de nommer des membres au grade de sergent-major, l'organisation a commencé à délivrer des brevets à tous les membres vivants et retraités qui avaient été sous-officiers brevetés. Dans le cas du surintendant Trefry, son brevet a été délivré rétroactivement en 2007, 26 ans après sa retraite. Le surintendant Trefry n'a probablement pas pu être retrouvé à ce moment.
Perdu et retrouvé
Lorsque le sergent-major Damien J. Smith a trouvé le brevet de nomination du surintendant Trefry en novembre 2022 en s'installant dans son nouveau bureau, il a compris qu'il devait agir rapidement.
« J'étais en train de ranger le bureau de mon prédécesseur qui était sergent-major et je commençais à trier de vieux documents. Dans ces documents, j'ai trouvé un brevet de nomination adressé à Edward H. Trefry et daté de 1967, c'est-à-dire il y a 56 ans » explique le sergent-major Smith. « Comme le dossier de service indique aussi la date de naissance, je me suis aperçu que le surintendant Trefry avait 99 ans! Je voulais faire vite, car le temps pressait. »
Le sergent-major Smith a mené une petite enquête et communiqué avec l'équipe de l'Intégrité des frontières à Niagara (la dernière adresse professionnelle connue du surintendant Trefry) et il a découvert qu'il vivait avec sa famille à Kelowna (Colombie-Britannique). Puis, avec l'aide de la sergente-major d'état-major Shelley Wiltse de la GRC, il a fait livrer le document en mains propres au surintendant Trefry, qui n'était pas au courant de l'existence du brevet.
La sergente-major d'état-major Wiltse a communiqué avec le surintendant Trefry et l'a rencontré, chez lui, en février 2023 pour procéder à la remise officielle.
« Le surintendant Trefry était très heureux de recevoir son brevet lorsque je l'ai rencontré », révèle la sergente-major d'état-major Wiltse. « Il m'a dit qu'il prévoyait l'encadrer et s'en servir pour donner une leçon d'histoire à ses petits-enfants. Nous avons discuté un peu, et il m'a raconté de nombreuses vieilles histoires de police de son époque. »