La GRC à Nanaimo brave la cire pour combattre le cancer
Par Patricia Vasylchuk

Sujets d'intérêt humain
Le personnel du Détachement de Nanaimo de la GRC a tenu un épilothon au profit de la Société canadienne du cancer à l’automne 2024.
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28 novembre 2024
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Le 17 septembre 2024, après une collecte de fonds à l'appui de la recherche et des traitements contre les cancers pédiatriques, des agents de la GRC à Nanaimo (Colombie-Britannique) se sont retrouvés un peu moins poilus et un peu plus aérodynamiques. C'est qu'ils avaient participé à l'épilothon du Détachement de Nanaimo de la GRC au profit du Circuit de l'île, une tournée de vélo annuelle des premiers intervenants organisée dans le cadre du programme Policiers contre le cancer de la Société canadienne du cancer.
En faisant un don, les employés du Détachement pouvaient inviter un collègue à faire de même ou à braver l'air frisquet de septembre et la cire chaude appliquée de main de maître par une esthéticienne professionnelle. La plupart des personnes ainsi mises au défi ont fait les deux.
« C'était une merveilleuse façon d'appuyer une idée de financement originale et d'amasser des sous pour une excellente cause », estime le gendarme Josh Waltman, qui a fait un don et exposé son bras aux affres de la cire dans le stationnement du Détachement. « C'était loin d'être agréable, mais infiniment plus supportable que l'épreuve imposée aux enfants qui bénéficieront des fonds que nous avons recueillis. »
Le pouvoir des pédales

Le Circuit de l'île est célèbre sur l'île de Vancouver. Chaque année depuis 27 ans, une cinquantaine de participants, dont des policiers, du personnel des services d'urgence et des invités, passent deux semaines à parcourir 1 200 kilomètres à vélo pour se rendre d'un bout à l'autre de l'île. Chaque cycliste supervise aussi un groupe de participants honoraires, composé d'enfants qui combattent le cancer, qui l'ont vaincu ou qui l'ont vu prendre la vie de leur frère ou sœur. Cet événement constitue la principale source de financement du camp Goodtimes, un camp d'été pour les enfants touchés par le cancer et leurs familles.
« Une infirmière spécialisée en oncologie et des médecins y offrent leurs services. Les enfants peuvent donc poursuivre leur traitement pendant leur séjour », explique le gendarme Shane Coubrough, un enquêteur aux Services généraux du Détachement de Nanaimo qui participe au Circuit depuis six ans. « Dans bien des cas, c'est leur première expérience en dehors des murs d'un hôpital depuis des années. »
Le camp offre trois sessions distinctes : une semaine pour les enfants atteints d'un cancer, une deuxième pour les frères et sœurs d'enfants souffrant d'un cancer, et une troisième pour les familles. Il en coûte à peu près 1 500 $ pour permettre à un enfant de séjourner au camp Goodtimes, y compris les frais de déplacement et de repas.
Une activité poilante
« Je pense que ça va aider à faire sourire les enfants », affirme le gendarme Waltman, agent de liaison en santé mentale de la GRC à Nanaimo et l'un des cinq employés du Détachement qui ont participé à l'épilothon, grâce auquel 2 200 $ ont été amassés.
« Les enchères montaient sans cesse! », s'exclame le gendarme Waltman. « Certains des gars cachaient toute une toison sous leur chemise et pensaient n'en sacrifier qu'une petite partie, mais [leurs collègues] ont déboursé des centaines de dollars pour s'assurer qu'elle y passerait au complet. »
Le gendarme Coubrough figurait parmi les policiers qui se sont fait avoir par cette tactique, un collègue ayant fait un don de 200 $ pour le voir se faire arracher la moitié du poil qu'il avait sur le torse.
« On aurait probablement pu continuer, mais on a manqué de cire », regrette le gendarme Waltman.
C'était la deuxième fois que le Détachement de Nanaimo tenait un épilothon, mais il amassait déjà des fonds au profit du Circuit depuis une quinzaine d'années en organisant notamment des ventes de pâtisseries, des concours de chili, des spectacles de feux d'artifice et des activités autour d'un feu de joie.
Des vœux exaucés
Les gendarmes Waltman et Coubrough sont tous deux des habitués de la lutte contre le cancer.
Il y a quelques années, le gendarme Waltman a fait équipe avec la fondation Rêves d'enfants pour réaliser le dernier souhait d'une adolescente, qui voulait se rendre à son bal de finissants en limousine, au bras d'un membre de la Gendarmerie en tunique rouge. Quant au gendarme Coubrough, il participe au Circuit en tant que cycliste, formateur et membre du comité directeur depuis 2018.
Bien que le cancer lui ait enlevé un grand-père et deux amis, ce qui le motive le plus à participer au Circuit année après année, c'est d'en voir l'impact sur les cyclistes honoraires et leurs familles.
« Le Circuit offre à ces enfants et à leur entourage un réseau de soutien émotionnel », souligne-t-il. « C'est souvent la première chose positive qui leur soit arrivée depuis le début de leur combat contre la maladie. »
En 2018, il a pu constater de lui-même les bienfaits que le Circuit apporte aux familles lorsqu'il a su que le cancer du cerveau d'un de ses cyclistes honoraires était revenu. Selon les médecins de Kaiden, alors âgé de 12 ans, il lui restait quatre mois à vivre. En apprenant la nouvelle, le gendarme Coubrough et quelques autres policiers du Circuit qui s'étaient rapprochés de la famille ont demandé aux parents de Kaiden comment ils pouvaient aider à remplir ses derniers jours d'un maximum de belles expériences.
« Nous nous sommes assis avec lui et sa famille pour dresser la liste des choses qu'il voulait faire », se souvient le gendarme Coubrough. « Nous lui avons dit qu'il n'y avait aucune limite, qu'il pouvait nous demander n'importe quoi. »
Avec l'aide de ce groupe de policiers et de quelques généreux organismes communautaires, Kaiden a consacré ses derniers jours à apprendre à piloter un avion, à faire des tête-à-queue en voiture de course, à s'initier à l'archerie et au tir et à faire des soirées pyjama à l'Aquarium de Vancouver.
« Ce soutien a profondément touché la famille », dit le gendarme Coubrough. « Elle a senti qu'elle n'était pas seule, qu'il y avait des gens qui prenaient la situation à cœur et qui allaient se souvenir de Kaiden et de son histoire. »
Le groupe de policiers a par la suite eu l'honneur de porter le cercueil de Kaiden.
C'est ce réconfort apporté aux familles qui incite les gendarmes Waltman et Coubrough à continuer de pousser pour que soient organisées des collectes de fonds comme l'épilothon.
« Quand le poil a fini par retomber, on pouvait dire qu'on avait réussi à envoyer un jeune au camp », se réjouit le gendarme Coubrough. « C'est formidable. »
Les deux gendarmes espèrent voir continuer les collectes de fonds de ce genre, mais ajoutent que la prochaine fois, ils s'assureront d'avoir plus de cire.