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Gendarmerie royale du Canada

Un nouveau gendarme découvre des richesses humaines et professionnelles au Nunavut

Par Mara Shaw

Carrières

Un petit détachement de l'Arctique montre que le maintien de l'ordre ne se limite pas à l'insigne.
Image par GRC

10 août 2025

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Dans la communauté nordique isolée de Pangnirtung, au Nunavut, la routine quotidienne du gendarme Adam O'Reilly de la GRC s'éloigne parfois des idées que la plupart des gens se font des services de police. Oui, il y a les patrouilles, la paperasse et le travail sur appel. Mais il y a aussi les matchs de soccer avec les enfants de la région, le thé avec les Aînés et les cours d'inuktitut. Toutes ces activités s'inscrivent dans un engagement à renforcer la confiance et les relations dans le Nord.

Originaire de la Nouvelle-Écosse, le gendarme O'Reilly a été barman pendant 10 ans avant de se joindre à la GRC. Il a été attiré par les services policiers parce qu'il voulait réellement changer les choses; une vocation qui s'est concrétisée dans la communauté très unie qu'il sert aujourd'hui. Il a reçu son insigne en juin 2023, et cette petite communauté arctique est sa première affectation.

« Quand je conduis dans les alentours, je me sens comme la reine doit se sentir. Ma main se fatigue à force de saluer les gens, commente le gendarme O'Reilly. Les enfants ne sont pas du tout timides. Tout le monde est très accueillant. »

Prise de vue aérienne d'un terrain rocailleux près d'un lac glaciaire encadré de montagnes enneigées.
Le gendarme Adam O'Reilly décrit son travail de maintien de l'ordre à Pangnirtung, au Nunavut, en disant que les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Image par GRC.

La confiance en action

À Pangnirtung, la participation communautaire n'est pas un bonus, mais un élément essentiel d'un maintien de l'ordre efficace. Travaillant dans cette communauté de 1 481 habitants aux côtés du commandant de détachement, le sergent Scott Kirychuk, le gendarme O'Reilly est simplement connu comme « Atamie, l'agent de police » – Atamie étant l'équivalent d'Adam en inuktitut, l'une des langues maternelles autochtones dans le territoire –, une figure à la fois d'autorité et d'accessibilité. Certains pourraient croire que taper dans un ballon avec des écoliers n'est pas une tâche importante, mais ces efforts ne sont pas seulement une preuve de bonne volonté, ils sont cruciaux pour bâtir la confiance.

« Je suis vraiment content de pouvoir inspirer confiance, déclare le gendarme O'Reilly. Parfois, les gens viennent discuter de leur quotidien. C'est bon de savoir qu'ils peuvent venir chercher de l'aide, quel que soit leur besoin. »

L'instauration de cette confiance ne s'est pas faite du jour au lendemain. L'une des principales priorités du gendarme O'Reilly a été de se familiariser avec la culture et les traditions de la communauté. Il a noué des liens avec les Aînés autour d'un thé, écoutant leurs récits sur la terre, et suit des cours de langue chaque semaine. Même si le gendarme est loin de parler couramment l'inuktitut, l'effort d'utiliser ne serait-ce que quelques mots aide à combler les fossés culturels.

Ces relations intentionnelles ont des retombées concrètes. Le gendarme O'Reilly se souvient d'une situation particulièrement difficile, lorsqu'un aîné est décédé alors qu'il chassait la baleine. Sans bateau de police, le détachement s'est appuyé sur les liens étroits qu'il avait tissés avec la communauté pour emprunter le bateau d'un habitant afin d'aller récupérer le corps.

« Sans cette relation avec la communauté, on aurait dû passer des coups de fil pour obtenir de l'aide, explique-t-il. Mais grâce à elle, on peut tirer parti de ce qui est disponible pour faire le travail le plus rapidement et le plus efficacement possible. »

Prise de vue aérienne d'un terrain rocailleux près d'un lac glaciaire encadré de montagnes enneigées.
Pangnirtung, au Nunavut, où vit une communauté de 1 431 personnes dans l'Arctique canadien. Image par GRC.

Résilience et croissance

Malgré tout, les services de police dans le Nord ont leur lot de défis à relever. Les pannes d'électricité, les pénuries et l'isolement sont monnaie courante. Le détachement ne compte actuellement que deux agents, bien qu'il devrait grossir quelque peu à l'automne. « Ce n'est pas facile », déclare le gendarme O'Reilly, qui admet grandement utiliser la technologie pour communiquer avec son réseau en Nouvelle-Écosse. « Nous sommes isolés de nos amis et de notre famille restés là-bas. »

Pour composer avec les exigences, il faut veiller à sa propre santé, mentale comme physique. Le gendarme O'Reilly reste en contact étroit avec ses amis et sa famille, priorise l'entraînement régulier à la salle de gym du détachement et consulte un psychologue avec l'aide des services de santé mentale, afin de maintenir son équilibre intérieur. « Je pense que nous avons tout le soutien nécessaire », dit-il.

Tout compte fait, le gendarme O'Reilly apprécie cette occasion de s'épanouir et d'apprendre. « C'est un peu une arme à double tranchant, commente-t-il. Nous n'avons pas les ressources des détachements du Sud, mais c'est une bonne expérience d'apprentissage que de pouvoir gérer des dossiers qui, dans une grande ville, pourraient être transmis à une autre unité. Nous nous occupons de tout nous-mêmes. »

À ceux qui envisagent une affectation dans le Nord, le gendarme O'Reilly donne un avis honnête, reconnaissant les difficultés, mais aussi les possibilités d'évolution sur le plan professionnel, d'ouverture à d'autres cultures et de découverte de la beauté naturelle de la région. « C'est presque comme si on vivait sur une autre planète, tellement c'est spectaculaire », s'émerveille-t-il.

L'histoire d'Adam O'Reilly ne se limite pas au travail de maintien de l'ordre. Elle montre comment de petits liens – un rire partagé avec un enfant pendant un match de soccer ou une conversation enrichissante avec un aîné durant une partie de dames – établissent le type de confiance qui permet aux communautés de rester unies. À Pangnirtung, ces liens comptent autant que l'insigne.

Une voiture de police de la GRC au premier plan d'un paysage enneigé au coucher du soleil.
Le maintien de l'ordre dans le Nord s'accompagne de défis uniques, mais est aussi source de gratification. Image par GRC.

Carrières

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