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Gendarmerie royale du Canada

La passion d’un homme pour les voitures d’époque fait revivre un emblème de l’histoire de la GRC

Par Patricia Vasylchuk

Personnes et culture

George Piccott a acheté l’ancienne voiture de patrouille de la police de l’État de la Pennsylvanie à un ami en 1994.
Image par George Piccott

10 octobre 2025

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Lorsque George Piccott, gendarme aujourd’hui à la retraite et grand passionné de voitures, s’est retroussé les manches pour commencer à restaurer une voiture classique du milieu du siècle, il ne s’attendait pas à ce que, 30 ans plus tard, celle-ci devienne un emblème de l’histoire de la GRC, d’autant plus qu’elle n’avait jamais appartenu à la GRC.

La Ford Mainline de 1956 était à l’origine utilisée par la police de l’État de la Pennsylvanie pour ses patrouilles. Après avoir été vendue aux enchères en 1978, elle a changé de mains deux fois avant que George ne l’achète à un ami, en 1994, pour la somme de 10 000 $. Elle était encore dans son état d’origine, avec les autocollants de portières, la sirène, les gyrophares et les insignes de la Pennsylvanie.

« Je suis fasciné par les voitures depuis mon plus jeune âge », raconte George. « La restauration de voitures d’époque est plus qu’un passe-temps pour moi, c’est une passion qui m’anime depuis toujours. J’ai eu beaucoup de voitures, mais la Ford 1956 est celle qui s’est le plus démarquée dans mon esprit. »

En tant que membre de la GRC, George se disait qu’avoir un véhicule d’époque de la GRC serait un excellent accessoire pour son travail auprès de la communauté. Après avoir obtenu l’autorisation de la GRC de l’utiliser à cette fin, il a consacré 14 mois et 15 000 $ à sa restauration afin d’en faire un véhicule de patrouille de la GRC entièrement fonctionnel. Une fois le travail terminé, la voiture était une réplique exacte de celles utilisées par la Gendarmerie en Alberta dans les années 1950 pour la patrouille routière.

À la recherche d’acier inoxydable

Comme on pouvait s’y attendre, la restauration de la voiture a posé certains défis, à commencer par la recherche des moulures de rechange appropriées.

« La voiture de police utilisée par la GRC au Canada était la Ford Customline 1956, un modèle plus sophistiqué que la Mainline utilisée aux États-Unis », explique George. « L’une des premières choses que j’ai remarquées, c’est que la voiture de police de l’État de Pennsylvanie n’avait pas d’accessoires en acier inoxydable; la Customline était dotée de chrome. »

Après une recherche inlassable, George a découvert une casse automobile à Limestone, dans le Maine, qui était autrefois un aéroport où des militaires américains avaient laissé leurs véhicules en partant pour la guerre du Vietnam, d’où ils ne sont jamais revenus. Et c’est là où George, le jour de son 50e anniversaire, a trouvé les moulures en acier inoxydable qui lui manquaient.

Haut et fort

La radio de la voiture était en bon état, mais elle ne fonctionnait pas jusqu’à ce qu’un employé de l’atelier radio de la GRC travaillant au quartier général de la GRC à Halifax fasse don de nouvelles pièces pour la remettre en état. Peu après la fin des travaux de restauration, George a emmené l’ancien commissaire Philip Murray de l’aéroport au quartier général de Halifax dans cette voiture d’époque.

« Je me souviens qu’il m’a demandé si la radio fonctionnait. J’ai répondu : “Oh, oui!” », se souvient George. « Il a alors pris le micro, a communiqué avec le Détachement de Cole Harbor et a dit : “Ici la voiture 54, vous m’entendez?”, ce à quoi ils ont répondu par l’affirmative. La transmission était claire comme le son d’une cloche. »

« Je garde un excellent souvenir de cette surprise à l’aéroport », raconte pour sa part le commissaire à la retraite dans un courriel adressé à la Gazette. « Il était évident que George avait restauré cette voiture avec beaucoup d’amour; il était à juste titre fier de son état impeccable. C’était un beau souvenir d’une époque révolue! »

Beaucoup d’autres personnes et organismes ont fait don de pièces pour mener à bien le projet de restauration. Des employés de la GRC ont offert les phares et des autocollants pour le garde-boue, le service d’incendie de Dartmouth (Nouvelle-Écosse) a fourni une sirène, et le service d’incendie de Cole Harbour (Nouvelle-Écosse) a offert un projecteur pour le toit.

Un lien avec une bonne cause

Après avoir reçu une nouvelle couche de peinture noir et blanc et un dernier polissage, la belle était prête à entrer en service. George a présenté la voiture remodelée au Halifax Metro Centre le 31 mars 1995, en Nouvelle-Écosse. Lorsqu’il en avait le temps, il la montrait également lors de défilés et de salons automobiles.

Mais en 1995, George s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus consacrer autant de temps qu’avant à l’exposition de la Customline, et a alors décidé de la vendre. La même année, la GRC lui a proposé 13 000 $ pour l’acquérir.

« Je me suis dit, “c’est la solution parfaite!”, car, pour que je puisse la vendre à quelqu’un d’autre, il m’aurait fallu retirer tout ce qui avait trait à la GRC, c’est-à-dire les gyrophares, les autocollants, les emblèmes. Elle serait devenue une simple Ford 1956, et je ne voulais pas que cela arrive », explique George, ajoutant que ce n’était pas l’argent qui comptait le plus pour lui. « C’était le fait d’appartenir à la GRC et de contribuer à faire revivre une partie de son histoire; c’est ce qui me rendait fier. »

La GRC a utilisé la Customline pour une tournée dans les Maritimes avec le programme jeunesse La course contre la drogue afin de sensibiliser les jeunes aux dangers de la toxicomanie. George a été invité à participer à la tournée et enfilait souvent un costume pour amuser les enfants.

« Aussi, si vous voyez une photo d’Ours prudent jouant de l’accordéon, c’est moi – je suis le seul à l’avoir fait dans l’histoire », dit George, radieux. « Ils m’ont dit “tu ne peux pas parler quand tu es là-dedans”, et je leur ai répondu “Eh bien, je ne peux pas voir non plus!” »

En 2017, la voiture a été transférée à la Direction générale (DG) de la GRC à Ottawa et exposée dans le hall d’entrée en guise de symbole de la riche histoire de la GRC en matière de maintien de l’ordre au Canada.

Retrouvailles

George a pris sa retraite en 2002 après plus de 19 années passées à titre de gendarme et de sergent intérimaire. Durant sa carrière à la GRC, il a travaillé aux Enquêtes criminelles, aux Homicides et à la Mobilisation communautaire à Shelburne (Nouvelle-Écosse), Coal Harbour (Nouvelle-Écosse), Ottawa (Ontario) et Grand Falls (Terre-Neuve-et-Labrador).

À la fin de juin 2025, George et sa fille ont pris l’avion depuis la Nouvelle-Écosse pour se rendre à la DG de la GRC afin d’admirer une dernière fois le fruit de son labeur. À son arrivée, il a été accueilli par le commissaire de la GRC, Mike Duheme, et presque tout le comité exécutif de la GRC, qui avaient demandé à le rencontrer en apprenant sa visite.

Un officier de la GRC en uniforme et un homme âgé vêtu d’un chandail rouge se tiennent à côté d’une voiture d’époque dans le hall d’entrée d’un immeuble.
Le commissaire Duheme a voulu rencontrer George Piccott après avoir appris sa visite.
Image par Martine Chenier, GRC

« J’aime tisser des liens avec les gens, et en particulier avec les membres à la retraite », a déclaré le commissaire Duheme en serrant la main de George. « Et surtout, vous avez donné de votre temps et de votre argent pour restaurer un pan de notre histoire, et je pense que c’est important. »

« Mon Dieu, je n’en revenais pas », dit George à propos de cet accueil inattendu. Il était tout sourire, vêtu d’un chandail rouge de la GRC, lorsqu’il s’est approché de la voiture d’époque et a soulevé le capot.

« Ne brisez rien! », a plaisanté le commissaire Duheme.

Après l’inspection informelle menée par George, les deux hommes ont passé près d’une heure dans le bureau du commissaire à discuter de leur amour pour la musique de Nashville et de l’évolution de la technologie, et à échanger des anecdotes sur leurs expériences communes à la Division Dépôt.

« Ce que George m’a confié aujourd’hui, c’est que son amour pour l’organisation n’a pas changé », déclare le commissaire Duheme. « Nous faisons partie de la famille. »

Trois décennies plus tard, la Customline 1956 continue de représenter un pan de l’histoire et la fierté de la GRC et de réunir ceux et celles qui les partagent.

« Je n’avais jamais compris jusqu’à tout récemment à quel point [cette voiture] est importante », affirme George. « C’est une chose que la Gendarmerie va garder, et elle va probablement finir au musée ou dans un autre endroit du genre. »

Galerie d'images

  • Une femme âgée et un homme posent à côté d’une voiture de police d’époque.
  • Trois hommes en uniforme de la GRC posent devant un véhicule de patrouille d’époque de la GRC.
  • Un officier de la GRC en uniforme et un homme âgé vêtu d’un chandail rouge
  • Un homme âgé vêtu d’une chemise rouge est assis à l’intérieur d’un véhicule d’époque de la GRC, tandis qu’un officier en uniforme de la GRC tient la porte ouverte.

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